Retour à l’eau :
Ça sent déjà le printemps !
LE RETOUR A L’EAU,
c’est forcément un moment sympa. On bichonne le bébé, on le rhabille, on lui rend son équipement et son petit confort intérieur... Et surtout, on le remet dans son élément favori, ce qui est en soi une promesse de belles balades futures. Mais avant d’en arriver là, nous l’avons naturellement inspecté de la pointe du lest au balcon avant (pour changer, on vous épargne la pomme de mât, expression énigmatique s’il en est).
ANTIFOULING SILICONE : UN PREMIER BILAN
A vrai dire, nous n’avons pas attendu les prémisses du printemps pour nous intéresser à l’état de sa carène, couverte quelques mois plus tôt d’un antifouling adhésif à la silicone Uniflow (voir VM n°244). Avec à la clé de bonnes et de mauvaises surprises. La bonne, l’excellente nouvelle, c’est que la formule siliconée du sticker Uniflow semble excellente contre les salissures. Après quatre mois dans l’eau, la carène est nickel, et ce sans la moindre émission polluante. La moins bonne, c’est que le sticker apparaît relativement fragile. Trop fragile par exemple pour supporter le contact d’un appendice mobile comme notre quille dont le bord de fuite, en position haute, vient au contact de la carène. Contact particulièrement virulent à l’échouage, quand l’essentiel du poids du bateau repose sur cette bande étroite... Pour notre part, nous n’avons échoué qu’une seule fois – à l’île de Sein –, mais cela a suffi à arracher cette fameuse bande de contact, laissant la carène à nu sur une surface correspondant à l’empreinte de la quille (notre photo ci-contre). On note aussi qu’au niveau du brion, une zone difficile à couvrir, un joint silicone a sauté. C’est relativement anecdotique. Ce qui nous ennuie davantage, c’est la découverte que nous faisons au moment de placer le bateau dans sa remorque hydraulique. A l’emplacement des patins du ber, le sticker a été plissé, boursouflé. Le relief, pourtant assez tendre, du patin, s’est imprimé sur l’adhésif en une série de lignes boursouflées. Pas grand-chose à faire, à part changer tout un panneau d’adhésif, ce que nous n’envisageons pas pour l’instant. Ces petits plis ne posent du reste pas de réel problème d’antifouling, ils peuvent générer un peu de traînée ; rien de dramatique au vu de notre programme... Mais la fragilité du système nous laisse quand même perplexes, et je n’ose imaginer ce qu’il en aurait été si nous avions transporté le bateau sur route. L’essentiel du matériel embarqué avait été mis au sec et au chaud chez Océan Nautic. Les matelas et coussins réalisées chez All Purpose Sellerie (VM n°253), les voiles Incidence, les safrans, le moteur rejoignent le bord qui reprend peu à peu un tour civilisé. Pendant ce temps, l’équipe d’Océan Nautique s’affaire sur deux petits éclats sur le lest, souvenir d’un bord tactiquement brillant mais
géologiquement audacieux lors du Tour de l’Ile-aux-Moines. Qui talonne souvent navigue mal, mais qui ne talonne jamais ne navigue pas ! Toujours est-il qu’il faut absolument refaire un peu d’enduit époxy sur ces deux éclats après les avoir soigneusement grattés pour éviter que la rouille ne se propage sous l’enduit. Un peu d’huile de coude, un peu d’époxy (voir ci-dessous), et le lest retrouve la peau de bébé qui lui a été faite l’an dernier chez Rolland Yachting (sablage et ragréage). Ça y est, notre 210 est prêt à retourner à l’eau : le reste n’est qu’une affaire de manutention. A nous les pertuis ! Nous comptons bien faire quelques ronds dans l’eau et découvrir un peu l’arrière-pays charentais sans attendre les beaux jours. Et la suite ? Nous avons dû renoncer à multiplier les transports routiers, logistiquement trop complexes. Un bateau, c’est fait pour naviguer, non ? Alors c’est par voie maritime et fluviale que nous mettrons cap au sud. Avec évidemment une idée derrière la tête, une idée comme une grande île montagneuse qui sent bon le maquis ! Mais ça, ce sera une autre histoire.