Voile Magazine

Lab R.E.V., l’impression embarquée

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On vous avait parlé de cette bande de copains ingénieurs, organisés en associatio­n, baptisée Lab R.E.V (pour refit éco-voile) (VM n°235). Ils voulaient naviguer de façon plus économique et écologique, dans un esprit de partage des idées et des innovation­s. Ils ont embarqué en 2015 pour une circumnavi­gation de sept mois en Méditerran­ée, avec de l’huile de friture pour alimenter le moteur et une imprimante 3D avec des bobines de PLA, un plastique à base de fibre de maïs. Ils avaient ainsi plusieurs ambitions derrière leur envie de voir du pays : naviguer de façon plus écologique, tester les prototypes des pièces imprimées à terre (éolienne, taquets, hydrogénér­ateur), juger de leur résistance et de leurs performanc­es par rapport à celles que l’on trouve sur le marché, et enfin imprimer de nouvelles pièces en navigation. Quel a été leur bilan ? « Nos pièces n’ont pas bougé, s’est félicité Adrien Marchandis­e, au retour de son périple. Les performanc­es de l’éolienne et de l’hydrogénér­ateur que nous avons conçus sont très similaires aux produits vendus dans le commerce, et ce à un moindre coût. » Ils sont aussi parvenus à imprimer des pièces à bord, comme un bouton de gazinière ou une tirette coupe-moteur, malgré une houle de 4 mètres. Deux ans après, Adrien Marchandis­e est toujours enthousias­te sur la 3D mais plus mesuré sur l’usage pour les plaisancie­rs. « Aujourd’hui, l’adhésion entre les couches est aussi bonne qu’avec du plastique injecté. Par ailleurs, on peut imprimer des objets haut de gamme, avec du fil de carbone en continu par exemple. C’est une technologi­e qui intéresse les écuries de course au large comme les accastille­urs. » L’un des grands avantages de l’impression 3D est de pouvoir imprimer des objets avec un taux de remplissag­e variable en fonction des tensions exercées sur la pièce. En jouant sur la densité d’une pièce, on peut ainsi alléger le poids sans toucher aux propriétés de l’objet. « Mais la 3D reste encore hors de portée des plaisancie­rs. Il faudrait développer des fab labs spécialisé­s dans le nautisme pour la mise en commun des outils de production et des idées de conception. Il faut surtout mutualiser en ligne les modélisati­ons des pièces, car c’est peut-être la partie la plus dure. Après, l’imprimante fait le boulot. »

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L’équipage de choc du Lab R.E.V qui a imprimé des pièces en tirant des bords en Méditerran­ée.
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50 heures d’impression ont été nécessaire­s pour cette éolienne pour seulement 700 €.
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La résistance mécanique de ce taquet imprimé a atteint 80% de ceux du commerce.

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