Voile Magazine

Course et régate

- Texte : Paul Gury. Photo : Olivier Blanchet/DPPI/Vendée Globe.

A l’heure où nous écrivons ces lignes, seul Sébastien Destremau est encore en mer. A 1 500 milles des Sables, le dernier marin en course n’a plus grand-chose à manger, mais tout porte à croire qu’il va boucler son Vendée, ce qui au départ n’est pas évident pour tout le monde au vu de sa préparatio­n chaotique. 120 jours devraient séparer le skipper de Techno-First d’Armel Le Cléac’h, autant dire un monde. Il n’en fallait pas plus pour susciter un débat qui a tourné à la polémique après les déclaratio­ns un peu abruptes de Jean Le Cam en vacation – le Roi Jean, pour qui l’arrière de la course relevait « du grand n’importe quoi » – et la réponse cinglante d’un Fabrice Amedeo légitimeme­nt blessé. Faudrait-il réserver cette épreuve mythique à des pros de la course au large qui viseraient tous le podium, dans une compétitio­n plus dense, plus homogène ? Avantages : on pare le risque d’une certaine lassitude populaire et médiatique en fin de course. Et au plan de la sécurité, on évite de garder des marins en mer plus d’un mois après l’arrivée des premiers, avec un risque accru de rencontrer le mauvais temps hivernal en Atlantique Nord. Ce n’est pas Eric Bellion, qui a pris 70 noeuds de vent au large du cap Finisterre, qui dira le contraire ! Pourtant, c’est évident, le Vendée Globe a aussi besoin de ces aventurier­s et des histoires qu’ils nous racontent. Pour le grand public, l’image d’un Bellion barbu et épuisé, d’un Destremau contraint de manger du poisson volant ou d’un Conrad Colman qui coupe la ligne sous gréement de fortune avant d’aller courir sur les pontons, drapeau kiwi au vent, pour aller saluer ses fans, est au moins aussi forte que celle d’un IMOCA volant qui boucle le Vendée Globe en 74 jours... Il en faut pour tout le monde, gageons qu’Armel lui-même en conviendra­it !

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