Les lecteurs ont la parole
Je m’intéresse de près aux modes de construction, notamment dans la construction navale. J’ai régulièrement consulté l’ouvrage d’Erik Lerouge, « Matériaux composites, la construction en sandwich » paru en 1991 aux éditions Loisirs Nautiques. Cela m’a permis de réaliser plusieurs modèles réduits, de voiliers notamment, dont la longévité et les performances m’ont convaincu de la validité du concept. Décor planté, j’en viens au vif du sujet. A la lecture de votre excellente revue, je reste parfois dubitatif devant les descriptions techniques des bateaux, parfois imprécises. Ainsi, dans votre dernière parution sur le Boot Düsseldorf, vous dites à propos du X-65 « sandwich PVC » sans aucune information sur les peaux, élément indissociable de ce fameux sandwich. Sandwich verre/PVC ou verre/balsa? On peut se dire que la résine imprégnant la fibre de verre doit être polyester, par défaut, comme pour un stratifié de verre. Un peu plus loin, pour le Club Swan 50, seule la nature de la fibre, carbone, est mentionnée. Je doute qu’elle soit mise en oeuvreavec une résine polyester mais la précision intéresserait probablement d’autres pinailleurs. D’autant qu’avec la complexification des procédés de fabrication, il devient difficile de s’y retrouver pour un profane en matériaux. Il s’agit pourtant de critères essentiels pour apprécier la longévité potentielle d’une unité, voire d’un choix stratégique pour certains programmes de navigation, comme l’aluminium pour les navigations au long cours. Faire un effort de clarification en ce sens vous démarquerait encore plus d’une concurrence récente, affligeante de ce point de vue. Il faudrait par exemple préciser trois paramètres, au moins pour le sandwich : l’âme d’une part, matrice et résine employées pour les peaux, d’autre part. Si tant est que les peaux interne et externe soient de même nature! Quant à parler de mise en oeuvre, c’est une autre histoire. L’évolution de la réglementation du travail va probablement favoriser l’infusion, à l’échelle industrielle du moins, les techniques à moule ouvert ne sont pas encore obsolètes.
Vous avez parfaitement raison. D’habitude, nous précisons dans les fiches techniques les matériaux de la coque et plus précisément pour le sandwich, les matériaux de la peau et de l’âme. Dans les exemples que vous avez cités, nous n’avons effectivement, pas tenu cette ligne éditoriale et le résultat est hétérogène. En lisant votre email, nous sommes tombés d’accord pour tenter d’être plus explicites sur les matériaux de
construction en indiquant, notamment pour la construction sandwich, ceux de la peau, de l’âme et la nature de la résine. Le choix des matériaux influe effectivement sur les résistances mécaniques tout comme sur la longévité des coques, et aussi sur les programmes de navigation. Il y a différentes qualités de sandwich, en somme, et plus de précisions offriront un supplément d’information non négligeable sur les bateaux cités et essayés.