Voile Magazine

SUN ODYSSEY 490 Jeanneau va de l’avant

- Texte et photos : Bernard Rubinstein.

SUN ODYSSEY 440,

490 et 319, depuis bien longtemps le chantier Jeanneau n’avait pas signé un tel tour de force en lançant, pour les salons d’automne, pas moins de trois nouveautés. De vraies nouveautés, dont deux d’entre elles ont été révélées il y a un mois, le 440 et 490. C’est sur ce dernier que nous avons eu la possibilit­é de naviguer durant sa période de tests. Un miracle quand vous saurez que trois heures avant de hisser les voiles, le mât était encore sur le quai, cet état d’urgence expliquant quelques petits problèmes de mise au point : pantoire de l’écoute de grand-voile trop longue, absence de cales pour le barreur et de planchers dans les deux coffres arrière du cockpit. Autant le clamer fort et clair, ce 490, grand frère du 440, renouvelle le genre Sun Odyssey. A tous les niveaux : carène, plan de pont et aménagemen­ts même si, par ses caractéris­tiques principale­s, il reprend celles de son illustre prédécesse­ur, le Sun Odyssey 479. Un plan Philippe Briand tout comme les 440 et 490. Concrèteme­nt, c’est d’abord la carène qui a permis cette radicale évolution. Pas en termes de maître bau mais au niveau des formes avant très volumineus­es inspirées de celles des IMOCA, permettant ainsi d’équiper la cabine avant d’un lit double XXL. L’autre changement porte sur le bouchain. Il court désormais depuis l’étrave jusqu’au tableau, tout comme l’important chanfrein situé au niveau du livet de pont. Un pont où Philippe Briand s’est inspiré de son travail sur les maxi-yachts. Sur ce 490 tout comme sur le 440, les passavants ne sont plus horizontau­x mais descendent en pente douce (12%) jusqu’au tableau arrière. C’est plus qu’un effet de style.

UN NOUVEAU DESIGNER : JEAN-MARC PIATON

Ce nouveau type de passavant se traduit au niveau du cockpit par un atout en termes de déplacemen­t. On peut faire le tour du bateau sans rien enjamber. C’est encore ce même cockpit qui affiche sur tribord et bâbord, là où l’on s’appuie le dos, un dossier mobile. Il pivote au mouillage pour profiter d’un grand bain de soleil de 1,70 m de long sur 1,20 de large. Enfin, c’est à l’heure de prendre la barre au vent – double barre et double safran – que l’on découvre, une autre vertu du 490, sa vision vers l’avant. Elle va se révéler bien pratique pour surveiller les mouvements de l’étrave soumis, lors de notre premier bord, aux mouvements d’une houle généreuse fidèle à la réputation de la baie des Sables d’Olonne. Sous code 0, la voile indispensa­ble par moins de 10 noeuds de vent, et dont l’emmagasine­ur se frappe à l’extrémité d’une delphinièr­e bien intégrée à l’étrave, le 490 va se révéler plutôt véloce – toujours plus de 8 noeuds – même si nous manquons de points de repère. Malgré la présence des deux barres, celles-ci se révèlent douces au toucher. La carène réagit vite avec, au cas où, la possibilit­é pour le barreur de régler l’écoute grâce au winch Harken ST 50 proche du poste de barre où la position debout sera privilégié­e. Au près sous génois, il sera proposé en option un foc autovireur ainsi qu’un gréement dit Performanc­e offrant plus de surface de voile, nous partions avec un handicap, plus exactement deux. Le premier, notre option de petit tirant d’eau, 1,65 m au lieu de 2,24. Le second : notre pantoire d’écoute ne nous permettant pas de bien border la GV. Elle ouvrait exagérémen­t. En tout cas, vous l’aurez deviné, pas de barre d’écoute sur le pont du 490 compensée ici par un puissant hale-bas télescopiq­ue. Sous le pont, là encore, le chantier Jeanneau a souhaité tourner la page en faisant appel à un nouveau designer, Jean-Marc Piaton. D’ailleurs, ça se voit dès que l’on franchit la descente. D’emblée, on est surpris par la lumière naturelle qui pénètre dans le carré. Sentiment confirmé par la présence de généreux hublots de coque de plus de 2 m de long. Heureuse surprise encore au niveau du travail de finition des ébénisteri­es qui font appel à du cèdre gris. Ainsi, une fois franchie la descente, on profite, en guise de mains courantes, des belles fargues en massif, de grands vide-poches, l’un proche du cabinet de toilette, l’autre situé au niveau de la cuisine. Cerise sur le gâteau, pour limiter les nuisances sonores – ça vaut également pour les fermetures de tiroirs –, le fond de ces vide-poches est recouvert d’un tissu ad hoc. Sur un autre registre le 490, tout comme le 440, marque le retour à la vraie

table à cartes. Cette dernière jouant au port le rôle de petit salon grâce à la présence sur l’avant d’une banquette. Côté cuisine et table repas, là encore on change de formule. On oublie la cuisine proche de la descente pour disposer d’un ensemble en U sur l’avant, au niveau du maître bau, face à la table repas où la petite banquette sera montée sur un pantograph­e. Il reste bien sûr à évoquer les cabines, trois sur notre version. Celle de l’avant, généreuse, a le privilège d’être équipée de deux espaces bien distincts. L’un pour la douche, l’autre pour le WC tandis que le cabinet de toilette, proche de la descente, utilisable par les occupants des deux cabines arrière, réunit en même lieu les deux fonctions. En attendant de soumettre ce 490 à l’épreuve d’un « 100 milles », force est de reconnaîtr­e que l’on n’a pas non plus laissé pour compte les rangements. Il est vrai que délibéréme­nt, on a supprimé les équipets supérieurs du carré. Espace visuel et centrage des poids obligent. Un témoignage de la volonté affichée par le chantier de faire de ce 490 un croiseur rapide. Tout semble indiquer que le but a été atteint.

Les formes pleines de la carène favorisent la nav’ au débridé, condition où le 490 porte son code 0.

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 ??  ?? Vue de l’avant, la coque dévoile son long bouchain et son chanfrein au livet de pont.
Vue de l’avant, la coque dévoile son long bouchain et son chanfrein au livet de pont.
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 ??  ?? L’absence d’équipets supérieurs dans le carré profite à l’espace visuel.
L’absence d’équipets supérieurs dans le carré profite à l’espace visuel.

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