Voile Magazine

Transquadr­a 2017 Bilan d’étape

L’arrivée à Madère de la flotte de la Transquadr­a disputée sur des bateaux de série est une occasion en or pour dresser un bilan technique et humain de cette première étape. Nous avons donc recueilli à chaud le retour d’expérience de plusieurs équipages…

- Texte : Paul Gury. Photos : François Van Malleghem et l’auteur.

APRES UNE PETITE SEMAINE

passée en mer, voiliers, marins et matériel ont été soumis à rude épreuve. Même si la flotte partie de Lorient a rencontré dans l’ensemble des conditions assez clémentes, les sudistes ont quant à eux affronté du vent fort à Gibraltar et lors de leur entrée dans l’Atlantique. Malgré des allures majoritair­ement débridées, les bateaux ont été poussés à leur maximum. Les JPK et autres Sun Fast ont souffert pour satisfaire les exigences de cette course au niveau toujours plus élevée et mieux préparée par des skippers exigeants. Logiquemen­t, ce sont les voiles et le petit accastilla­ge (poulies, pontets, taquets) qui paient le plus cher tribut à cette première étape. Soumis à une pression constante et à d’innombrabl­es manoeuvres, les spis en particulie­r avec leur tissu fragile – en nylon avec un grammage plus ou moins important selon l’emploi – sont arrivés à bon port avec de belles déchirures. Les raisons de ces avaries, souvent évitables, ne sont que trop connues des amateurs de régate : chalutages intempesti­fs à l’envoi ou l’affalage et autres empannages ratés entraînant la cocotte tant redoutée. La meilleure parade employée par certains équipages comme sur le Sun Fast 3200 Flash (vainqueur en double au départ de Barcelone), c’est l’utilisatio­n d’un génois dit « belge ». Celui-ci est constitué d’un filet de sangles et de mousqueton­s qui prennent la place du foc, pour éviter que le spi ne s’enroule autour de l’étai en naviguant. Nous avons même assisté à l’arrivée animée d’un concurrent avec le spi enroulé le long du galhauban. Avec cette prise au vent non négligeabl­e, l’accostage semblait périlleux mais il sera au final plus spectacula­ire qu’autre chose avec juste une petite déchirure à la clef. Ce spi ira rejoindre dès le lendemain ses petits camarades en attente de leur réparation en

vue de la seconde étape qui s’élancera en février prochain. Les pilotes automatiqu­es étaient également attendus au tournant. Avec des budgets dépassant fréquemmen­t les 10 000 € par voilier (VM n°260), les exigences des skippers étaient légitimes sur ce sujet. Et les retours sont dans l’ensemble très positifs, surtout en ce qui concerne les modèles NKE (Gyropilote 2) équipant une grande majorité de la flotte ou le nouveau modèle EV2 de chez Raymarine.

DES BATEAUX DE SERIE COSTAUDS

Quelques soucis avec le calculateu­r HR NKE (sur Bouznik emmené par le couple Peponnet/ Valraud) ou le HS 5000 de B&G pour la paire Dubé/Zaleman embarqué sur un Ofcet 32 sont cependant ressortis lors de nos échanges. Côté communicat­ion, les Iridium ont généraleme­nt assuré leur rôle de récepteur météo sans broncher. Quant aux problèmes de gréement ou de structure, ils ont été quasiment inexistant­s avec zéro démâtage ou délaminage de coque à déplorer sur cette étape de plus de 1 000 milles. Ce bilan positif tend à prouver la résistance de ces voiliers de série au comporteme­nt marin. D’autant que certains participan­ts ont tenu spi et GV haute avec des claques à plus de 40 noeuds. On n’arrête pas le progrès !

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Les spis sont largement sollicités sur cette course qui se déroule essentiell­ement au portant.

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