Voile Magazine

Les nouveautés du salon de Cannes

Non seulement le salon de Cannes confirme sa santé éblouissan­te, mais les bons chiffres avancés par la FIN redonnent le sourire à toute la filière. L’optimisme est de retour, et chacun veut sa place au soleil !

- Textes : François-Xavier de Crécy. Photos : Sidonie SIgrist et l’auteur.

Ce ne sont pas encore les années dorées du nautisme, mais à Cannes le marché repasse au vert !

DES EXPOSANTS qui ont le sourire, c’est toujours mieux pour animer un salon. Et quand en plus la Côte d’Azur vous gratifie de son ciel le plus bleu, l’ambiance pétille sur les pontons comme avant la crise de 2008 ! Certes on ne va pas trop s’emballer, mais la vie économique est faite de cycles, et cette rentrée nautique, de toute évidence, en inaugure un nouveau. Incarné, comme il se doit, par une pléthore de nouveautés importante­s : pas moins de quatre chez Hanse, deux chez Lagoon dans des tailles ô combien stratégiqu­es (40 et 50 pieds), deux chez Grand Soleil qui n’avait pas lancé un bateau de moins de 40 pieds depuis des lustres et veut marquer les esprits avec son Grand Soleil 34 (essai P. 62). Le chantier Bénéteau n’affiche qu’une vraie nouveauté, l’Océanis 51.1, mais ne vous y trompez pas : c’est un bateau très important. D’abord parce qu’il est réussi, ensuite parce qu’il inaugure une nouvelle génération dont on attend beaucoup. Enfin parce qu’il est aussi proposé dans une alléchante version performanc­e sous l’appellatio­n First Line. First ? Eh oui, au-delà du clin d’oeil, Bénéteau veut reprendre à son compte la logique d’une double gamme croisière/performanc­e, à l’image des Océanis et First d’hier, ou encore des Sun Odyssey/Sun Fast. Les Sun Odyssey, parlons-en, reviennent en trombe avec deux grands croiseurs dont on parlait beaucoup à Cannes, les Sun Odyssey 440 et

490. Deux très jolis bateaux qui innovent sans complexe avec leurs passavants qui descendent en pente douce et viennent mourir sur l’arrière du cockpit, cockpit auquel on accède donc sans franchir le moindre obstacle ni changement de niveau. Génial ! De quoi assurer l’avenir de la gamme qui se renouvelle aussi par le bas avec le Sun Odyssey 319 (essai P. 58) qu’on a découvert à La Rochelle. Le seul bémol qu’on pourrait formuler concerne la cohérence de cette gamme où cohabitent les plans Briand flatteurs et innovants, et ce 319 construit en Pologne (chez Delphia) et pro- posé à un prix imbattable. La priorité de ce dernier est forcément commercial­e, mais d’une part cela ne l’empêche pas d’être un bon bateau, et d’autre part on a suffisamme­nt reproché aux grands chantiers de délaisser les « petits » bateaux pour ne pas saluer comme il se doit l’arrivée de celui-ci ! Concernant les gammes et leur cohérence, on remarque que le petit dernier du chantier Del Pardo, le

Grand Soleil 34, est également un peu à part du fait de son programme – la course IRC ou ORC en équipage réduit. Et l’on note la cohabitati­on des Grand Soleil « traditionn­els » et des LC (comme Long Cruise). Chez X-Yachts au contraire, on tourne le dos à la double gamme avec un X-43, version largement améliorée du X-4 présenté l’an dernier, qui signale un retour aux valeurs de la marque. Et la clientèle apprécie, si l’on en croit les bons résultats commerciau­x de ce joli course-croisière à la danoise (une cinquantai­ne d’unités vendues selon le chantier).

Parmi les autres grands lancements de Cannes, citons le CNB 66, qui reflète l’excellence cultivée par le chantier bordelais sur ce créneau du semi-custom qu’il a pour ainsi dire inventé, et bien sûr l’Amel 50. Un évènement en soi, on sait que le chantier rochelais ne renouvelle pas sa gamme tous les quatre matins… Les valeurs affichées par ce nouvel Amel sont intemporel­les et témoignent de l’indépendan­ce d’esprit d’un chantier qui n’a pas cédé aux sirènes du luxe à l’italienne. Du coup, c’est sûr qu’à Cannes il détone un peu avec son rouf et ses superstruc­tures sans complexe. Mais les fondamenta­ux sont là – protection du barreur derrière les grands vitrages, facilité de manoeuvre… –, le caractère marin du bateau ne fait aucun doute pour qui souhaite vivre à bord et partir, et les finitions des emménageme­nts ne souffrent aucune critique. Le monde change, mais un Amel reste un Amel ! Et un Dufour… reste certes un Dufour, mais avec une tendance à lorgner de plus en plus sur le créneau des grands yachts.

DES YACHTS CONÇUS POUR UNE CLIENTELE AISEE

Le Dufour 63 Exclusive, qu’on découvrait à Cannes, donne le départ d’une gamme de yachts non pas dérivée de la gamme croisière, mais bien conçue pour cette clientèle aisée que visent désormais tous les grands chantiers. Reste que les plus fortunés de ces clients restent probableme­nt fascinés par les vrais spécialist­es du luxe, à l’image de Nautor qui présentait le Swan 95 S, des Italiens Ice Yacht, Solaris, et d’un nouveau venu, l’élégant Eleva 50 (prononcer The Fifty) à la ligne de pont singulière­ment arquée sur l’arrière. A moins qu’ils ne soient tentés par les catas géants, à l’image du Seventy 8 de Lagoon (motoryacht)… Pour notre part, nous avons surtout pris le temps de découvrir les nouveaux Lagoon 40 et 50 qui offrent un maximum d’espace de détente ensoleillé, facilitent l’accès à la mer mais soignent le rapport poids/voilure et le centrage des poids. Bref, vous l’avez compris, il y avait beaucoup à voir et à apprendre à Cannes… et plutôt que de vous présenter ces nouveautés une par une, nous avons choisi de vous les dévoiler sous plusieurs angles – circulatio­n, farniente… – révélateur­s des tendances du moment.

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Au Vieux-Port de Cannes, le plus grand salon à flot du monde nous en met plein les yeux.

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