Vue du ciel : La rivière d’Etel
Sa barre a mauvaise réputation, et on sait pourquoi. Mais ses méandres et ses bourgs – dont l'incroyable hameau insulaire de Saint-Cado – en font un plan d'eau à part. Comme un golfe du Morbihan en miniature...
UNE FOIS LA BARRE D’ETEL
passée, les berges de sable et de verdure se découvrent. Le port d’Etel se situe sur la rive est de la ria et dispose d’une cinquantaine de places visiteurs. Six vélos sont mis à disposition par la capitainerie pour visiter par exemple le musée des Thoniers qui retrace l’histoire halieutique du coin. Un passeur – le
Treh-Simon – propose ses services en haute saison pour traverser la rivière et rejoindre l’autre rive. L’occasion d’aller voir de plus près ces épaves de thoniers, sur l’anse de Magouër, dont la photogénie ravira les amateurs. Profitez-en pour aller saluer Josiane et visiter le sémaphore. On peut naviguer plus loin dans la rivière à condition de tenir compte des courants violents et surtout d’avoir un tirant d’air raisonnable… Sous le pont Lorois, il n’y a pas plus de 9 m à marée haute. Sous l’ouvrage, le courant accélère sacrément. Une fois la frayeur et le pont passés, il s’agit de rester dans la veine principale jusqu’aux eaux plus calmes de la presqu’île de Saint-Cado, une perle connue pour sa chapelle romane, sa fontaine et sa fameuse maison qui semble posée sur l’eau. La légende veut que la chaussée qui relie l’île à la terre soit l’oeuvre du diable. Pour réaliser l’ouvrage, il aurait exigé l’âme de la première créature qui le franchirait. Et Saint-Cado, futé, y déposa un chat. Au-delà, la ria se divise en deux bras. Avec un faible tirant d’eau et en fin de marée montante, il est possible de s’aventurer dans ces méandres fluviaux, jolis terrains d’élevage des ostréiculteurs. Sinon, contentez-vous d’une bourriche d’huîtres, fierté iodée de la région.