LE DYNEEMA POUR LA CROISIERE
De même qu’on n’est pas plus au sec dans un ciré ourlé de fil d’or, le Dyneema n’est pas un investissement intelligent quand on pratique la croisière en père peinard. Abordable et très polyvalent, le polyester peut en effet s’adapter à tous les usages à bord, à condition qu’on s’accommode d’un allongement à la rupture d’environ 10%. Les corderies commencent cependant à proposer des produits Dyneema ou mixtes grand public, plus accessibles et plus performants que les cordages 100% polyester. C’est le cas de Marlow qui a lancé une drisse « D2 Club » (3 €/m, diamètre 8 mm). Il s’agit d’un Dyneema de module SK38, moins solide que le Dyneema SK75. La résistance du SK38 est en effet équivalente à celle du polyester, ce qui est largement suffisant en croisière, mais son allongement est beaucoup plus faible. C’est ce dernier point qui très intéressant pour les drisses. Lancelin a de son côté développé la drisse Punch, un savoureux cocktail qui allie Dyneema et polypropylène. Les bouts en polypropylène sont couramment employés pour le remorquage car ils sont élastiques et ils flottent : comme le Dyneema, le polypropylène est hydrophobe et très léger. Son élasticité, supérieure à celle du polyester, empêche cependant de l’utiliser pour fabriquer des drisses. Le faible allongement du Dyneema permet de compenser l’élasticité du polypropylène, tout en restant dans une fourchette de prix raisonnable (3,50 €/m, diamètre 8 mm). Ces nouveaux cordages ont des sections comparables à celles des bouts en polyester, sans réel gain de poids dans les hauts. Mais est-ce vraiment un souci en croisière ?