Voile Magazine

• Grimper au mât

Compter sur la force physique d’un équipier au winch pour monter au mât est une solution, mais s’assurer de l’autonomie de la manoeuvre peut la rendre plus sûre, à condition, bien sûr, d’utiliser un matériel adapté.

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LES OCCASIONS DE JOUER

les filles de l’air dans le gréement ne manquent pas : drisses bloquées ou emmêlées, feux de tête de mât ou enrouleur en panne, antenne VHF défectueus­e, girouette oubliée au mâtage (ça arrive !) et on en passe...

Mais avant de grimper, on doit se rappeler qu’un mât d’une douzaine de mètres est aussi haut qu’un bâtiment de quatre étages, ce qui impose le respect de règles de sécurité évidentes, pour le grimpeur comme pour l’équipage resté sur le pont.

A cette hauteur, la chute d’un outil peut être mortelle...

La chaise de calfat frappée sur une drisse et manoeuvrée au winch par un équipier musclé est la solution classique pour monter au mât, mais, par définition, le grimpeur n’est pas autonome. Archétypes du voilier de grande croisière, les marches de mât n’ont pas cet inconvénie­nt mais elles augmentent le fardage et le poids du gréement et, à l’exception des modèles repliables, elles peuvent gêner la circulatio­n des drisses et des voiles.

Une solution originale consiste, le temps de l’interventi­on, à hisser et étarquer une échelle en sangle le long du mât. Popularisé­s par les gréeurs profession­nels, qui font partie des métiers exerçant en hauteur, les baudriers, grimpeurs et descendeur­s d’escalade ou de spéléologi­e apportent, au prix d’un certain apprentiss­age, un haut niveau de sécurité, une totale autonomie et une grande liberté de mouvements. En général, le système est composé, autour d’un baudrier, d’un harnais avec bretelles ou d’une sellette, d’une poignée spéciale bloqueur/descendeur et d’un bloqueur de pédale servant à la montée. L’ensemble s’utilise sur un cordage libre ou étarqué, mais il demande une bonne coordinati­on des mouvements et une connaissan­ce de la posture et des gestes à effectuer pour la montée comme pour la descente. Dernière solution, se hisser à la force des bras à l’aide d’un treuil spécifique, commandé par un cordage sans fin à la manière de la chaînette des palans de garage. Très simple à utiliser mais coûteux, l’appareil peut aussi servir à remonter une annexe sur un bossoir ou récupérer sans effort un homme à la mer.

ATN Mastclimbe­r

Le système de grimpée ATN Mastclimbe­r ne fonctionne que sur un cordage fermement étarqué, avec deux poignées bloqueurs coulissant­es de même modèle. Celle du haut soutient la chaise de calfat et celle du bas sert de pédale. Les cames des bloqueurs serrant sur le cordage sous l’effet du poids de l’équipier, ce dernier doit soulager alternativ­ement les deux poignées pour pouvoir les faire progresser vers le haut le long du cordage. Comme les autres dispositif­s similaires, il faudra s’entraîner un peu pour coordonner le mouvement de bascule alternativ­e du corps. Faute d’un descendeur spécifique, la procédure de descente est un peu moins efficace que la montée. Equipée d’un baudrier intégré confortabl­e, la chaise est dotée d’un mousqueton rapide pour raccourcir la suspente et travailler en position surélevée au-dessus de la tête de mât et le sac de rangement a un double usage de trousse à outils. Prix : 445 € (kit complet avec chaise),

296 € (sans chaise), 99 € (coinceur seul).

Outils Oceans Magic Mât

Outils Océans a conçu une échelle de sangles, qui reste le moyen le plus simple et le plus intuitif pour grimper au mât.

Mais il faut impérative­ment l’utiliser en combinaiso­n avec un baudrier et un bloqueur antichute, coulissant sur une drisse de sécurité le long du mât. Une doublure de renfort cousue permet de rigidifier et de maintenir chaque marche en position ouverte, mais elle reste assez souple pour pouvoir replier l’ensemble dans son sac après utilisatio­n. Contrairem­ent aux marches de grimpée qui sont décalées en hauteur, les deux dernières sont placées au même niveau pour assurer une position de travail confortabl­e en tête de mât. Pour éviter de prendre du ballant en cours de montée, l’échelle doit être fermement étarquée. Disponible en longueurs de 7 et 9 m, la Magic-Mât peut être équipée de rallonges de 2, 3 ou 7 m.

Prix : 249 € (7 m), 299 € (9 m), à partir de 99 € (rallonge).

Petzl Packs Préparateu­r & Navigateur

Navicom s’est associé à Petzl, une firme bien connue des adeptes de l’alpinisme et de la spéléo, pour proposer deux packs de grimpée au mât, Navigateur et Préparateu­r. Leur contenu est identique à l’exception du baudrier, qui est de type Corax pour le premier et Avao Sit Fast pour le second.

Plus confortabl­e, ce dernier permet de travailler plus longtemps en tout confort et d’accrocher les nombreux outils nécessaire­s aux préparateu­rs. Bien adapté aux utilisateu­rs occasionne­ls, de loin les plus nombreux, le Corax est similaire aux baudriers d’escalade, une sellette en option pouvant apporter un confort supplément­aire. Le matériel commun aux deux packs comprend une poignée-bloqueur Ascension et une pédale Footcord, un descendeur I’DS, une corde de 30 m, une longe Progress ajustable avec son hook et quatre mousqueton­s. Montée et descente se pratiquent sur un cordage libre et non étarqué, en utilisant la force d’une jambe et en assurant l’équilibre avec le bras opposé. La poignée du descendeur et la tension exercée sur le dormant du cordage permettent de contrôler la vitesse du retour.

Prix : 583 € (pack Navigateur) 703 € (pack Préparateu­r)

Swi-Tec Mastlift

Adaptation plaisance du palan à chaîne, l’ascenseur de mât est doté d’une housse antichoc en option. Il suffit de le frapper sur l’extrémité d’une drisse, de dérouler le cordage sans fin qui commande l’enroulemen­t et d’y accrocher la chaise de mât pour pouvoir monter sans assistance à la force des bras. La démultipli­cation du palan est de 1:10, ce qui diminue l’effort à fournir mais l’exercice reste assez physique avant d’atteindre la tête de mât. Un collier de racage passé autour de l’enrouleur permet, en mer, de guider le treuil le long du mât. Décliné en deux versions pour mât de 13 et 25 m, le prix de ce système est deux fois plus élevé que les autres dispositif­s de grimpée, mais il pourra servir de palan pour d’autres usages, comme hisser une annexe ou un naufragé à bord... Prix : à partir de 1 188 €.

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