Voile Magazine

• Chargeurs

Complément indispensa­ble aux batteries du bord, le chargeur sait désormais s’adapter à toutes les technologi­es d’accumulate­urs et avec une efficacité toujours plus grande.

-

MAINTENIR UN PARC A 100% de ses capacités à l’aide des moyens de recharge autonomes, panneaux solaires ou éoliennes, risque d’être difficile sans recourir à un chargeur secteur. Relié à la prise de quai il saura, dans la limite de ses capacités propres, alimenter certains consommate­urs et assurer la maintenanc­e des batteries. Les systèmes à transforma­teurs, lourds et encombrant­s, ont vécu, désormais remplacés par des appareils à découpage, trois à quatre fois plus légers. Comme leur nom l’indique, ils découpent à très haute fréquence le courant secteur, puis, après redresseme­nt, abaissent la tension utile à 12 ou 24 V. Le processus permet de garder une certaine indépendan­ce vis-à-vis des variations de tension et de fréquence du secteur, un avantage qui intéresser­a les navigateur­s au long cours, assurés de pouvoir utiliser leur chargeur pratiqueme­nt n’importe où dans le monde. Le processus de découpage tend malheureus­ement à générer un niveau élevé de rayonnemen­t électromag­nétique, d’autant plus faible que la fabricatio­n est soignée et inversemen­t. La conclusion s’impose d’elle-même : évitez les modèles bas de gamme fabriqués à base de composants de qualité incertaine, ni fiables ni sûrs...

Les phases de recharge

La durée de vie des batteries de service, en particulie­r les modèles fermés, augmentera sensibleme­nt si leur cycle de charge ne suit pas une seule phase continue mais trois successive­s, tension et intensité étant contrôlées automatiqu­ement. Durant la première, dite Boost, la tension croît progressiv­ement jusqu’à plus de 14 V, avec un ampérage constant, conforméme­nt au type de batterie à charger et jusqu’à atteindre 80% de la capacité totale. La phase suivante, appelée égalisatio­n, permet de restituer les 20% restant, avec une tension constante et une intensité en décroissan­ce. La dernière phase, baptisée floating, sert en tâche de fond à maintenir le niveau d’entretien de l’accu, avec un courant constant de faible intensité. Obtenu au port uniquement, un cycle multiphase complet dure environ huit heures. En mer, seul le mode boost sera utile pour rechar- ger la batterie le plus rapidement possible. Une sonde thermique, collée sur le boîtier de la batterie permet, en option, de réguler la charge en fonction de sa montée en températur­e. Connecté en permanence au parc, le chargeur « intelligen­t » permet d’entretenir et de maintenir le niveau d’énergie sans aucune interventi­on de la part de l’utilisateu­r.

Quelle puissance ?

La capacité du chargeur devrait représente­r environ 15% de celle du parc à recharger, soit par exemple 50 A pour un ensemble de 300 Ah, mais avec une puissance inférieure, la recharge prendra plus de temps. Un appareil surdimensi­onné se contentera d’adapter sa puissance à celle de la batterie à charger. La plupart des modèles marine sont dotés de deux sorties indépendan­tes et d’un répartiteu­r interne permettant d’alimenter n’importe quel type de parc, démarrage et service. Les modèles portatifs seront bien adaptés aux unités transporta­bles, généraleme­nt équipées d’un parc simple, mais il sera sans doute plus judicieux de doter les autres d’un chargeur fixe, afin de profiter du mode floating une fois amarré au ponton. Bien entendu, vous devrez soigner l’alimentati­on secteur, avec un disjoncteu­r différenti­el de sécurité et des prises étanches, protégées des ruissellem­ents. A l’intérieur, installez le chargeur si possible en hauteur, à l’abri de l’humidité. Une circulatio­n d’air frais sera nécessaire pour évacuer les calories dégagées durant la recharge. Si l’appareil comporte un ventilateu­r, pensez à l’éloigner des couchettes même s’il dispose d’un mode silencieux, car il s’obtient presque toujours au prix d’une baisse de rendement.

 ??  ?? Les courbes de charges s’enrichisse­nt d’étapes multiples adaptées à la technologi­e et au cyclage des batteries.
Les courbes de charges s’enrichisse­nt d’étapes multiples adaptées à la technologi­e et au cyclage des batteries.
 ??  ?? Que le chargeur soit pourvu ou non d’un ventilateu­r, on veillera à l’installer dans un endroit suffisamme­nt aéré pour éviter tout risque de surchauffe.
Que le chargeur soit pourvu ou non d’un ventilateu­r, on veillera à l’installer dans un endroit suffisamme­nt aéré pour éviter tout risque de surchauffe.

Newspapers in French

Newspapers from France