La côte des Rias
Les Glénan sont plus célèbres, l'Odet plus huppé, Belle-Ile plus spectaculaire... Mais ces rias discrètement lovées dans leurs vallées, tout au sud du Finistère, ont pour elles un charme fou et des ambiances variées. Ce n'est pas pour rien que les peintres les plus audacieux de la fin du XIXe siècle, installés à Pont-Aven puis au Pouldu, y ont planté leurs chevalets.
Elles sont si belles, ces rivières bretonnes qui invitent la mer à serpenter entre prés à vaches et petits bois... Volontiers qualifiées d'abers en Bretagne Nord, on les appelle des avens en Cornouaille, et dans toute la Bretagne Sud on parle plutôt de rias. En particulier quand on vient de la mer. Ce terme de ria, emprunté à la langue galicienne, a probablement été rapporté par des marins nostalgiques de leurs belles escales à la pointe de la péninsule ibérique. Certaines sont de vraies rivières, comme l'Aven, le Belon et la Laïta, d'autres de simples ruisseaux qui ont creusé de charmantes petites vallées où il faut bon faire escale – sauf généralement par vent de secteur sud. Ce sont donc ces rias qui ont donné leur nom à ce bout de côte entre la pointe de Trévignon et la Laïta, soit l'extrême sud du département. Nous l'abordons ici avec deux mouillages peu courus, le port de la pointe de Trévignon – où s'abritent surtout les pêcheurs locaux –, et l'île de Raguenès, qu'on ne fréquente guère que par temps maniable... Ou en tout cas par vent établi à l'ouest. Ce n'est qu'à partir de Port-Manech qu'on entre dans le vif du sujet, c'est-à-dire les rias proprement dites. L'Aven s'ouvre la première, puis le Belon et ses parcs à huîtres... Suivez le guide.