Tromelin, l’île aux esclaves oubliés
Une exposition sur l’île de Tatihou revient sur un épisode historique qui éclaire un sombre chapitre de notre histoire. En 1761, l’Utile, un navire de la Compagnie française des Indes orientales s’échoue sur l’île de Tromelin, dans l’océan Indien, à 240 milles de Madagascar. A son bord se trouvent 160 esclaves malgaches achetés illégalement (sic) et destinés à la vente à l’île de France – l’actuelle l’île Maurice. L’équipage rejoint Madagascar sur une embarcation de fortune, laissant 80 esclaves à Tromelin avec la promesse de venir les chercher. Chose promise, chose due si l’on ose écrire, puisque quinze ans plus tard, en 1776, la Dauphine approche à nouveau Tromelin pour « sauver » les survivants, soit sept femmes et un enfant. Pour comprendre les conditions de survie, quatre missions archéologiques ont été organisées à Tromelin, entre 2006 et 2013, des fouilles à la fois terrestres et sous-marines menées par une équipe pluridisciplinaire. L’idée : comprendre comment ces hommes et ces femmes ont survécu. Les fouilles ont permis de comprendre par exemple qu’ils se sont servis des débris du bateau pour se fabriquer des objets de la vie quotidienne et des radeaux… L’exposition, reconnue d’intérêt général par le ministère de la Culture, est donc en escale à Tatihou jusqu’en novembre. Elle se présente comme un dialogue entre les sources historiques et archéologiques et évoque les questions des scientifiques aujourd’hui sur les modes de survies des naufragés hier. Ne la ratez pas si vous êtes en escale dans le coin. Ce sera aussi l’occasion de visiter Tatihou qui ne manque pas de charme. Jusqu’au 4 novembre. Plus d’informations en ligne : www.manche.fr/tatihou.