Voile Magazine

La mer leur appartient

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Ils sont désormais seuls. Dans leur sillage, une tempête d’émotions qui a soufflé le 1er juillet sur le ponton des Sables d’Olonne avant que les dix-sept marins du Golden Globe venus de douze pays ne larguent les amarres pour un voyage en solitude de huit mois par les trois caps. « L’idée m’a traversé l’esprit sans faire de dégâts » a commenté Loïck Peyron venu saluer son complice et ami Philippe Péché, skipper de PRB. « Huit mois, c’est pas très long » a plaisanté VDH ajoutant qu’il n’éprouvait aucun stress et qu’il était serein. On a vu Eva, la femme du redoutable Itsvan Kopar, l’Américano-Hongrois, embrasser le pavois du bateau de son mari avant de fondre en larmes, tout comme la petite Anglaise Susan Goodall dont le Rustler 36 DHL semblait à la peine après le départ. « Redoutable » a dit Alain Gautier pour qualifier les 30 000 milles de cette épreuve qui méritait bien un départ hors normes. Pas une ligne mais un couloir marqué par la présence de la Belle Poule et de Gipsy Moth IV, un large couloir dans lequel se sont engouffrés au près par une brise de demoiselle les concurrent­s emmenés par PRB. On le savait, Philippe Péché est un régatier. Il l’a prouvé en refusant d’équiper son Rustler d’enrouleurs et en portant un génois à grande bordure coupé par ses soins, qui ne laissait aucune chance aux autres participan­ts. Surtout pas à VDH, dont le Rustler 36 Matmut est amputé de 1,50 m de mât. De mémoire de journalist­e, jamais un départ de course n’avait suscité un tel flot d’émotions. Quand vous lirez ces lignes, la course aura repris ses droits. L’Indien Abilash Tomy, skipper d’une réplique de Suhaili, fera chaque matin au réveil ses 20 minutes de méditation. Le colosse hollandais Mak Slats aura-t-il déjà utilisé ses deux avirons capables de propulser son bateau à 2 noeuds ? Difficile de répondre. Mais il ne manquera pas, en bon régatier, de consulter ses VPP affichés en bonne place dans le cockpit. Des nouvelles, on devrait en avoir lors de leur premier passage et arrêt obligatoir­e à Rubicon, du côté de Lanzarote. Pour l’heure, la mer leur appartient tout comme elle appartiend­ra au 18e marin de la course, l’Italien Francesco Cappellett­i, parti le jour du départ faire sa qualificat­ion.

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Top départ pour les dix-sept marins engagés sur le Golden Globe.

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