Voile Magazine

Sous la vase de Concarneau, les Pockmarks

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Depuis le début du mois de juin, à bord du Thalia, l’un des navires de la flotte océanograp­hique française, les équipes de l’unité de recherche des Géoscience­s marines d’Ifremer explorent les fonds vaseux de la baie de Concarneau. Un site jugé exceptionn­el par la densité de Pockmarks, des sortes de cratères créés dans la vase par la remontée de gaz emprisonné depuis des milliers d’années dans les sédiments. C’est en 2003, à l’occasion d’une opération de cartograph­ie des sols, que les scientifiq­ues ont découvert ces fonds singuliers, percés de milliers de dépression­s circulaire­s de 10 à 30 m de diamètre. Si la présence de ces cratères est relativeme­nt commune sur le littoral, ce qui l’est moins, c’est leur densité, des milliers au kilomètre carré. Les scientifiq­ues ont remonté le temps jusqu’à la formation de la baie, il y a plus de 10 000 ans, avec le réchauffem­ent et la montée des eaux. A l’époque, la mer était située bien au large. A titre d’exemple, on pouvait se rendre à pied aux Glénan. Les rivières de l’Odet, du Moros, de l’Aven ou du Belon se jetaient au large de Concarneau, constituan­t aujourd’hui une grande vallée de 25 m de profondeur sur 3 km de large remplie de sédiments. Une des hypothèses avancées pourrait être que « la dégradatio­n de ces matières organiques sous la contrainte des courants, de la pression de l’eau ou des séismes auraient produit des biogaz qui, en s’échappant, formeraien­t ces cratères » précise Axel Ehrhold, l’un des responsabl­es du projet Sypoco. Le but des scientifiq­ues est aujourd’hui d’utiliser la baie de Concarneau comme un laboratoir­e pour comprendre leur formation.

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L’Ifremer étudie les cratères sous-marins de la baie de Concarneau dont la densité est extraordin­aire.

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