Le journal du littoral
On plante le décor : en 1512, l’Angleterre d’Henri VIII attaque par surprise le duché de Bretagne et pointe l’étrave du Regent, fleuron de la flotte britannique, au large de Brest. Le capitaine Hervé de Portzmogueur va défendre la côte d’Anne de Bretagne à la barre de la Cordelière. Les deux navires se livrent une bataille épique qui se termine dans les profondeurs : les deux bâtiments sombrent, emportant avec eux les hommes d’équipage et accessoirement un pan de l’histoire maritime. Ces deux trésors enfouis étaient le centre des recherches pluridisciplinaires effectuées en juin et juillet au large de Brest par le DRASSM (le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines) en partenariat avec la région de Bretagne. Cette campagne de fouilles sous-marines a mobilisé des moyens techniques sans précédent – sondeur multifaisceau, sonar à balayage latéral, magnétomètre… Elle s’est conclue par des résultats « prometteurs » dixit le communiqué de presse conjoint. « Une épave, sinon deux, ont été découvertes » précise le texte, deux bâtiments remontant au Moyen-Age ou au début du siècle. Mais l’absence de pièces d’artillerie, en bronze et en fer, ne permet pas, pour l’instant, de confirmer l’identité des épaves. Les recherches reprendront en 2019 et d’ici là, les archéologues auront le temps d’analyser toutes les données électroniques recueillies par les différents appareils dont Hilarion, le robot du DRASSM.