RANGEMENT A BORD : LA CRISE DU LOGEMENT
Le problème est récurrent. Il s’était déjà posé à Robin Knox Johnston confronté au rangement de quelque 1 500 boîtes de conserves dont 216 de corned beef et 144 de boeuf braisé. Bilan, la ligne de flottaison de Suhaili s’était enfoncée de plus de 5 centimètres. Cinquante ans plus tard, bon nombre de concurrents du Golden Globe se posaient cette même question sans y apporter de réponse immédiate. Comment faire rentrer dans d’aussi petits bateaux – ils mesurent entre 9,75 m et 10,97 m – la nourriture, l’eau et le gasoil ? La solution n’est souvent arrivée que quelques jours avant le départ, à l’heure de tout ranger. C’est ce type de situation qu’a rencontrée Philippe Péché, dubitatif, face aux trente-deux sacs (260 kg) étalés sur le ponton. Un par semaine de mer, contenant les repas d’une semaine composés selon les conditions climatiques. En clair, du léger pour les zones chaudes, du consistant pour la navigation dans le Sud. Néanmoins il l’a fait, quitte à sacrifier tous les coffres des banquettes du carré de son Rustler 36. Pour Loïc Lepage, le problème était encore plus aigu dans la mesure où le maître bau de son Nicholson 32 ne mesure que 2,82 m, 7,32 m à la flottaison. Lui a dû sacrifier toutes les couchettes et se résigner à dormir au milieu du carré, sur le plancher recouvert d’un matelas, solution aussi choisie par le Hollandais Mark Slats. VDH sera mieux loti puisqu’il aura le choix, selon les allures, entre les couchettes tribord et bâbord du carré, celle du navigateur, sur l’arrière de la table à cartes, ne lui permettant pas de s’extirper assez vite. Pour améliorer l’ordinaire, il caresse l’espoir de pêcher comme en témoigne la présence d’un solide moulinet fixé sur le balcon arrière mais pas de quoi se soustraire aux 1 200 kg de charge supplémentaire embarquée. 700 kg de nourriture, 150 l de gasoil, 250 l d’eau, 50 l d’eau pétillante et 50 l de vin.