Yann Eliès
J’ai eu l’occasion d’essayer le bateau fin août et j’ai tout de suite eu l’impression d’un bateau bien né et bien construit. Le travail réalisé pour le plan de pont* a porté ses fruits, je le considère comme réussi à 90%. En revanche, je me suis demandé si le cockpit ne manquait pas un peu de profondeur, à valider dans la durée. L’intérieur est très dépouillé, dans la logique des bateaux de course d’aujourd’hui. On va réfléchir à l’installation d’un poste de navigation minimaliste mais efficace… En mer, il n’y avait pas beaucoup de vent, 12 à 15 noeuds pas plus, mais on s’amuse tout de suite. C’est un bateau qui me donne envie de bouffer des milles au large ! Le mien est commandé, on va commencer à le préparer dès cet hiver. Ensuite on va travailler les manoeuvres et naviguer un maximum… C’est passionnant de repartir d’une page blanche et ça va faire le plus grand bien à la classe. Idem pour le travail réalisé sur la monotypie. Moi je suis un esthète de la monotypie, je veux qu’elle soit la plus stricte possible et je suis prêt à en supporter les contraintes. Dans la dernière édition (2017, ndlr), il y a eu de la triche, et ça c’est insupportable. En fait, le principal inconvénient du nouveau bateau, et peut-être le seul, c’est son prix : il est nettement plus cher que l’ancien. Aujourd’hui, il n’y a « que » 22 bateaux commandés ferme, sans retour possible. Je ne suis pas très inquiet, je pense que les partenaires vont suivre, mais les budgets ont quand même été sérieusement alourdis.
*Yann Eliès a collaboré avec VPLP sur ce sujet et sur la conception d’ensemble du Figaro 3.