Voile Magazine

SLYDER 49 De belles promesses

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plusieurs façons d’aborder la création d’un nouveau bateau. On peut s’en tenir au marketing en lorgnant du côté de la concurrenc­e. On peut aussi le concevoir avec exigence, en s’appuyant sur son expérience de marin au long cours. C’est cette seconde voie qu’a choisie Markus Kuhner, patron de la société Maeva, en créant le Slyder 49. Mis à l’eau peu de temps avant sa présentati­on au salon de La Grande Motte, ce cata de 15 mètres équipé de dérives était la bonne surprise du salon, démontrant que l’on peut faire construire en Chine des bateaux de croisière de bonne facture. Son créateur, fort de son passé en multicoque, a su proposer une approche cohérente de la croisière rapide et des solutions techniques intelligen­tes pour faciliter la vie d’un équipage réduit. D’emblée, en découvrant le cockpit, on est séduit par la concentrat­ion des manoeuvres regroupées au milieu de la poutre arrière. Deux winches Andersen complétés par une batterie de bloqueurs permettent d’agir sur l’écoute de grand-voile, sur le réglage des chariots de barre d’écoute ou sur les trois prises de ris, les dormants de toutes ces manoeuvres trouvant leur place dans des équipets ad hoc. Toujours côté manoeuvre, on apprécie la dispositio­n sur chaque bord du winch, toujours un Andersen, dévolu à l’écoute de génois. Sans quitter la barre, on peut agir sur la tension de l’écoute, même s’il faut préciser que le circuit sera revu sur les prochains modèles. Fait rarissime mais qui mérite d’être signalé, Markus Kuhner a choisi pour le réglage des angles de tire la formule du rentreur à l’image de ce que l’on rencontre aujourd’hui sur les monocoques. A l’heure d’appareille­r, plusieurs bonnes surprises nous attendent. La première, l’accès au-dessus de la nacelle pour ouvrir le lazy bag de grand-voile. Ici pas de marche, mais une petite échelle installée sur la face au niveau du mât. Cerise sur le gâteau, nul besoin d’être un géant pour accéder à la bôme qui affiche une hauteur raisonnabl­e par rapport à la nacelle.

DES COFFRES DE COCKPIT BIEN DIMENSIONN­ES

Autre bonne surprise, la bonne taille des coffres du cockpit, principale­ment celui de tribord intégré au banc, pour y ranger défenses et aussières. Enfin, même si elles doivent se révéler inutiles vu les conditions de temps, il faut noter la présence de mains courantes de chaque côté de la nacelle. Côté postes de barre, un sur l’arrière de chaque coque, là encore, la dispositio­n adoptée est rationnell­e. Elle permet de bien surveiller les étraves. Et pour barrer, on a le choix. Soit debout sur un petit plancher surélevé et mobile, soit assis en profitant d’un siège escamotabl­e au port pour faciliter les déplacemen­ts entre la jupe et le cockpit. Bien évidemment, on s’est offert avant de prendre la mer un tour du propriétai­re de la version présentée, celle déclinée en trois cabines. C’est la coque bâbord à l’accès facile qui joue le rôle de cabine de propriétai­re. De l’arrière, là où est installée la grande couchette double, on circule très librement avant d’accéder, sur l’avant, au cabinet de toilette. De l’autre côté, la coque tribord offre une couchette double identique et sur l’avant deux couchettes superposée­s. Faut-il préciser que sur ce cata, tout est possible et adaptable au programme ? Ce qui ne change pas, c’est l’excellent degré de finition des aménagemen­ts. Les fermetures des tiroirs ou des équipets, souvent laissés pour compte, sont ici bien pensées. Aussi bien au niveau de la cuisine en U que dans le traitement de la table à cartes située sur l’avant du carré. Un carré où l’on n’a pas lésiné sur les panneaux ouvrants incorporés au sommet de la nacelle, ni sur les panneaux fixes offrant la possibilit­é de surveiller le plan de voilure depuis l’intérieur. Ce que nous n’avons pas manqué de faire sous grand-voile et génois. A la manoeuvre, nous avons été confrontés à des problèmes d’utilisatio­n des dérives, qui auraient nécessité une mise au point plus longue. Elles ne descendaie­nt pas totalement. Ce Slyder 49 n°1 affichait en outre un excédent de poids d’environ une tonne, selon Markus Khuner. Un défaut qui devrait être corrigé sur les prochains modèles. A en juger par la préparatio­n du bateau, le profession­nalisme de Markus, on n’a que de bonnes raisons de le croire. Il reste que ce Slyder 49, qui devrait bientôt être suivi par la sortie d’un 59 pieds, nous a fait très bonne impression. Le souci du détail est poussé à l’extrême avec notamment la possibilit­é d’utiliser dans la brise une trinquette autovireus­e. Avec, de surcroît, une silhouette très fluide qui lui confère un petit côté bon chic, bon genre... ce Slyder 46 gagne à être connu : un bateau à suivre !

Cette première unité est perfectibl­e... mais elle affiche déjà un look ravageur !

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Les dimensions de la grand-voile signalent les ambitions du Slyder sur l’eau.
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Peu à redire sur les finitions dans la nacelle : c’est magnifique.

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