Comment amortir l’achat du voilier?
A ce stade de l’histoire, vous avez compris que faire de la voile, c’est l’art d’être parfois trempé et gelé, d’aller nulle part en particulier, et de dépenser accessoirement des sommes astronomiques. Mais pour ne pas correspondre à l’autre adage – un marin n’est heureux que deux fois dans sa vie, lorsqu’il achète son bateau et lorsqu’il le revend –, il est possible d’amortir en partie le coût du bateau. Pour commencer, au lieu d’acheter « cash », vous pouvez opter pour la fameuse LOA, à savoir la location avec option d’achat, autrement dit le leasing. Un organisme financier achète votre voilier et vous vous engagez à le lui louer pendant une durée déterminée. Les avantages sont divers. D’une part, la somme que vous n’engagez pas les premières années peut être placée. D’autre part, si votre voilier est de catégorie A – comme la plupart des unités de plus de 35 pieds – vous pouvez économiser 50% de la TVA, soit 10% de TVA au lieu des traditionnels 20%. Enfin, pendant toute la durée de votre LOA, la valeur vénale du bateau n’est pas intégrée dans votre patrimoine – puisque ce n’est pas officiellement vous le propriétaire pendant la durée de location. Bref, c’est du bonus. L’autre façon de rentabiliser l’achat de votre voilier est de le louer, soit directement via des petites annonces ou les plateformes de location entre particuliers, soit indirectement via des contrats de gestion-location. Vos revenus seront
proportionnels à l’investissement personnel que vous mettrez dans cette (petite) entreprise. Autrement dit, si vous gérez vous-même la location et la prise en main, vous toucherez plus que si vous déléguez le soin de louer votre voilier à un professionnel – et accessoirement le soin d’en assurer l’entretien. Tout dépend donc de la disponibilité et de l’investissement que vous souhaitez y consacrer. Il existe divers programmes de gestionlocation. Tout d’abord ceux proposés par les grands loueurs comme Moorings-Sunsail, Dream Yachts ou encore Kiriacoulis. Moorings propose par exemple un programme à revenus garantis et un autre avec option d’achat. Dans le premier cas, les revenus locatifs financent en partie l’achat du bateau pendant son exploitation. Dans le second, le contrat vous permet d’obtenir un bateau à moindre coût (LOA). L’entretien, la place du bateau et la location sont gérés par Moorings et vous pouvez naviguer de quatre à six semaines sur votre bateau ou sur l’une des unités (de taille équivalente) de la flotte. En revanche, le choix du bateau est limité : le groupe JeanneauBénéteau pour les monocoques, Léopard pour les catamarans… Et pas question de personnaliser l’aménagement de votre bateau, il reste un voilier intégré à une flotte locative. Pour plus de flexibilité, vous pouvez aussi vous rapprocher d’un loueur local. Il est judicieux de le contacter en amont de l’achat pour s’assurer que l’unité qui vous intéresse est un voilier qui trouvera des candidats à la location. En l’achetant par l’intermédiaire du loueur, vous pouvez aussi vous assurer une place de port (dont vous supporterez la charge). Il s’agit ensuite de vous accorder sur la plage de location que vous souhaitez mettre en place. Mais ne vous faites pas d’illusions : il faut que le bateau soit disponible à la location en haute saison. Si vous comptez sur les revenus pour rembourser votre emprunt ou votre LOA, il faudra donc faire l’impasse sur la croisière en juillet. Pour le reste, tous les frais – d’entretien, de port… – sont à votre charge et vous percevrez, en moyenne, 60% des revenus locatifs. Le loueur prend en charge la casse des locataires, vous compensez l’usure. L’avantage de cette formule est que votre bateau est entretenu par des professionnels. La limite, et pas des moindres, c’est qu’aucun revenu locatif n’est garanti. Pour maximiser les revenus, il n’y a pas de secret : il s’agit de gérer vous-même la location de votre voilier. Les plateformes de location entre particuliers ont l’avantage d’élargir le spectre des potentiels clients. Et avant de vous lancer, n’oubliez pas d’adapter votre contrat d’assurance à votre activité locative et de bien trier sur le volet vos locataires : CV nautique et prise en main ne seront pas de trop. Enfin, la co-navigation permet de partager sa passion en embarquant des équipiers qui participeront à la caisse de bord.