Voile Magazine

Deux étapes de folie!

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Les trente-six marins (dont cinq femmes) engagés sur cette 49e édition de la Solitaire du Figaro ont été soumis dès la première étape (départ du Havre le 26 août dernier) à un rythme très soutenu sur le plan physique et psychologi­que. Partis dans un bon flux de sud qui n’a cessé de forcir en même temps que l’état de la mer, les coureurs ont eu droit, pour leur première nuit, à un bon « bord de sanglier » en guise de traversée de la Manche. Sous spi dans 30-35 noeuds, ce bord d’une intensité incroyable a duré environ six heures, et condamné cinq skippers à l’abandon… A l’approche de Wolf Rock, le vent s’étant volatilisé la faute à une dorsale anticyclon­ique, la flotte s’est empétolée face au courant, certains concurrent­s se retrouvant même à faire de la marche arrière. « Hier c’était la grosse baston, aujourd’hui, la grosse pétole ! », constatait Sébastien Simon, légèrement en retrait des leaders au moment de mettre les voiles cap sur la Bretagne Nord. Dans la foulée, le comité de course décidait une réduction de parcours judicieuse (475 milles au lieu des 543 du tracé initial). A quelques heures de l’arrivée en baie de Saint-Brieuc, la quasi-totalité de la flotte encore en course se tenait en moins de 2 milles le long des côtes bretonnes, laissant augurer de nouveaux rebondisse­ments jusqu’à la ligne d’arrivée positionné­e devant Saint-QuayPortri­eux. Au finish d’une première étape complèteme­nt folle, c’est Anthony Marchand qui l’emportait de trois petites minutes devant Thierry Chabagny et Charlie Dalin. Sur la deuxième étape cap sur la ria de Muros-Noia en Galice, le scénario était tout autre : de la molle sur le départ avant d’entamer une traversée express du golfe de Gascogne à plus de 11 noeuds de moyenne dans un flux de nord-est forcissant de vingt à une trentaine de noeuds. Dans ces conditions, l’empannage à venir en approche du cap Finisterre et ses conséquenc­es potentiell­ement acrobatiqu­es étaient dans la tête de tous les skippers… A ce petit jeu-là, c’est finalement Sébastien Simon ( CMB

Performanc­e) qui faisait la différence devant Xavier Macaire ( Groupe SNEF) et Eric Péron ( Finistère Mer Vent) après une dernière bataille livrée dans la ria de Muros. Cette victoire, le Sablais de 28 ans, l’aura bâtie en trois temps : après une descente de Manche pendant laquelle il a eu l’impression de « tout faire à l’envers », il choisissai­t la bonne option dans le chenal du Four, repassant devant Gildas Mahé, Alexis Loison et Erwan Tabarly, avant de faire parler la poudre sous spi lorsque le vent de nord-est est rentré, puis de prendre le pouvoir à la faveur d’un empannage parfaiteme­nt réussi au large de la Galice… Deux étapes restent à courir à l’heure où nous écrivons ces lignes, dont une nouvelle traversée du golfe de Gascogne, cette course complèteme­nt ouverte n’a pas fini de faire parler d’elle !

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