Les potins du Nautic
CETTE ANNEE ENCORE,
le Nautic nous ouvre grand les portes du Parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris. Une chance pour nous, passionnés, et pour toute une filière qui s’accroche encore à son rendez-vous parisien dans un contexte difficile. Pas forcément si difficile pour l’économie du nautisme, mais compliqué pour un salon haut de gamme comme celui de Paris. A l’heure de la communication numérique, les chantiers ne peuvent plus, ou ne veulent plus, suivre le rythme des salons à terre et à flot, de Cannes à Barcelone et de Gênes à La Rochelle, puis Paris, Düsseldorf… Alors ils font leurs arbitrages en fonction de leur clientèle et de leurs moyens. Et choisir, c’est souvent renoncer. Le résultat, on le voit bien dans le hall1 du Nautic, c’est une exposition de voiliers certes qualitative et animée, mais de plus en plus clairsemée. C’est malheureux, car Paris reste la vitrine du secteur et de sa fédération… Or cette année encore, de grands noms manquent à l’appel – dont certains sont d’ailleurs dirigés par des caciques de la fédération en question. A cette crise des vocations s’ajoutent les complications liées aux grands travaux en cours à la porte de Versailles. Travaux qui vont nous priver dès l’année prochaine du hall 1.
Profitez bien de cette nef dont les dimensions exceptionnelles autorisent, pour cette édition encore, l’exposition des voiliers mâtés. Car l’année prochaine, tout se passera de l’autre côté de la passerelle, du côté des actuels halls 2, 3 et 4. Des bâtiments qui seront sans doute moins compliqués à remplir, mais faute de hauteur sous barrots, on n’y verra plus de voiliers mâtés… ce qui distinguait jusqu’à ce jour Paris des autres salons à terre.
Raison de plus, direz-vous, pour fêter dignement ce 59e salon nautique, par exemple en privilégiant une visite nocturne le vendredi 13 décembre (jusqu’à 22 heures). Ou en participant aux nombreuses animations proposées par le Nautic, à l’image du traditionnel Hackathon : un brainstorming géant, qui consiste à s’enfermer par petits groupes pendant 24 heures pour imaginer des solutions innovantes dans un domaine particulier. Le thème ? Les ports de plaisance de demain, rien que ça. Ils seraient bien inspirés, avant de commencer à plancher, d’aller faire un tour du côté des vingt innovations primées par le Nautic et exposées dans le hall 1. Un certain nombre d’entre elles concerne directement la gestion des ports, toutes témoignent de la créativité des ingénieurs et entrepreneurs du nautisme.
De l’innovation, il y en aura aussi parmi les bateaux exposés, en particulier chez les petits foilers – Peacoq, Birdyfish… – qui devraient être nombreux du côté de la voile légère. Chez les habitables, ne ratez pas le nouveau First Yacht 53, star annoncée du salon, le Sun Odyssey 410 – Voilier de l’année 2019 déjà présent l’an dernier –, le RM 1180 aux formes futuristes ou encore le fringant Django 8S. Si vous êtes plus porté sur le bois verni, cap sur le dernier Tofinou 9.7 ou sur l’un des trois voiliers exposés par Franck Roy. Si vous êtes plutôt multicoque, vous aurez très peu de catas de croisière à vous mettre
sous la dent (principalement Fountaine-Pajot et Nautitech), mais ne ratez pas les trimarans repliables, qu’ils soient danois (Quorning) ou bretons (Tricat, Astusboats)… Bref, il y en aura pour tous les goûts, y compris à l’équipement où les trente produits présentés dans ces pages ne sont qu’un avant-goût des nouveautés du hall 2.
Et à part ça, quoi de neuf ? Pour diminuer son empreinte carbone, le Nautic s’est engagé à moins chauffer les halls et à réutiliser tout ce qui peut l’être en termes de superstructures et de signalétique. Un espace d’exposition dédié à l’environnement permettra en outre de mettre en avant les filières de recyclage des coques en fin de vie (APER) et des fusées périmées (APER Pyro). Un autre espace sera consacré aux problématiques de recrutement, en particulier dans les métiers de l’électricité et de la menuiserie. N’oubliez pas votre CV ! A noter, enfin : si vous êtes abonné à Voile Magazine, munissez-vous d’un justificatif : vous vous verrez offrir deux entrées. Inversement, pour deux entrées achetées, nous vous offrons six mois d’abonnement à Voile Magazine ou à un autre mensuel des Editions Larivière
(voir www.editions-lariviere.fr). Bon salon à tou(te)s !