L’IMPOSSIBLE EST POSSIBLE
La traversée de la Manche, puis celle du détroit de Gibraltar en Optimist et avant cela la compétition (4e au championnat d’Europe 2015), avant de s’attaquer à la classe Mini 6.50 avec bien évidemment la Mini-Transat en ligne de mire. A 18 ans, être la benjamine de la course et l’une des moins expérimentées lui donne la niaque plus que de l’appréhension. Il faut dire qu’elle la fait un peu à l’arrache, cette Mini-Transat ! Elle qui pensait prendre son temps pour préparer l’édition de 2021 a eu trop de fourmis dans le stick. En moins de six mois, elle aménageait son emploi du temps de l’INSA (l’école d’ingénieur de François Gabart), participait aux courses de la classe et se qualifiait pour le départ. Depuis, la première étape s’est jouée et la benjamine s’est classée 22e sur 82 à bord de son Pogo 3. Pas si mal pour quelqu’un qui n’avait plus d’électricité au bout du deuxième jour ! « Je me suis poussée à bout, j’ai cru que j’allais abandonner plus d’une fois, j’ai eu des hallucinations. Quand il y avait du vent, j’ai dû m’arrêter à la cape pour dormir, mais finalement, j’ai atteint mon objectif en allant jusqu’au bout de cette première étape. » Vous nous direz : elle est jeune et elle court les océans… D’autres l’ont déjà fait non ? Alors pourquoi Violette Dorange ? Car cette volonté de fer dont elle sait faire preuve pour mener à bien ses défis personnels est le terreau de la prochaine génération de marins, femmes et hommes confondus. Dans la réussite ou l’échec, sa jeunesse et sa persévérance sont un exemple à suivre. En attendant, sans (trop) de stress, Violette pense déjà à 2024 et à cette nouvelle épreuve olympique de course au large qui se courra en duo sur deux à trois jours. Et si elle le faisait avec son frère Charles, 21 ans et triple champion du Monde Isaf jeunes ? Violette tire sa force de cette innocence qui rend toutes les ascensions envisageables, tous les sommets accessibles, aussi hauts soient-ils pour peu qu’on y mette un peu de hargne !