JEANNE ET L’ETERNEL ETE
A 77 ans, elle a gagné le titre étonnant de plus vieille personne – homme et femmes confondus – à terminer un tour du monde en solitaire, sans assistance et sans escale. Un exploit réalisé sur son Najad 380 de 11,50 m qui finalise une courte carrière de navigatrice sans pour autant y mettre un terme, elle repartira c’est certain ! Son premier contact avec la mer a lieu durant un stage de voile dans le Solent en 1994. Une fois à la retraite, en 1997, elle acquiert son Najad avec son mari George. Elle a alors 55 ans et ils découvrent ensemble la navigation en le ramenant en Angleterre depuis la Suède. Puis c’est l’époque des croisières à deux : l’Europe du Sud, les Caraïbes, l’Amérique centrale jusqu’à la disparition de George en 2003. Mais Jeanne garde le cap et prend petit à petit ses marques en tant que seul chef de bord de son voilier. Un long apprentissage de la vie en mer qui ne se limite pas à la navigation, mais passe aussi par tous les stades de bricolage inhérents à la vie en mer ! Ce n’est qu’en 2007 qu’elle se lance dans sa première circumnavigation en solitaire avant une première tentative sans escale en 2009, renouvelée en 2010-2012 et finalement bouclée en 2012-13, faisant d’elle la première femme d’Amérique du Nord à naviguer en solitaire et sans escale autour du Globe. 2019 est un recommencement : partie le 3 octobre 2018 de Victoria sur la côte ouest du Canada avec un moteur plombé, elle entame sa longue descente du Pacifique, franchissant le cap Horn le 19 décembre, puis le cap de Bonne Espérance le 13 février avant de remonter le Pacifique après avoir passé la Nouvelle-Zélande le 23 mai. De retour à Victoria le 7 septembre dernier, elle aura bouclé son tour solitaire en 320 jours, déclarant simplement à la presse locale : « Les dieux du vent n’ont pas été avec moi, j’ai dû éviter trois cyclones... J’ai perdu une semaine avec cela » !