L’UTILE FUTILITÉ

Amaaazing ! Voilà, en un mot, l’histoire story-boardée et largement diffusée sur les réseaux sociaux de La Vagabonde. Ne souriez pas, Elayna C. ne démérite pas et les selfies de cette Barbie Girl ont pris une telle ampleur que les retombées sur le marché nautique, au moins anglo-saxon, sont réelles. Reprenons. En 2015, le couple qu’elle forme avec Riley achète un Cyclades 43, largue les amarres et photographie, filme et commente tout, tout le temps ! Très vite, leurs vidéos sont sponsorisées via le site de financement participatif Patréon. En somme, ils ont leurs mécènes. Un an plus tard, ils tombent sous le charme d’un Outremer croisé au Venezuela et contactent le chantier. Quelques mois passent, mais le chantier qui cherche à monter un « coup de com’ » est intéressé. Matthieu, directeur commercial d’Outremer, se souvient : « J’avais adoré les opérations de Voile Mag avec le Sylphe et les RM prêtés à des lecteurs, on voulait en faire une version moderne ». La rencontre avec Elayna et Riley tombe à pic, d’autant qu’ils ne cherchent pas à obtenir un Outremer à l’oeil, ils veulent l’acheter ! Le risque se limite à garantir un leasing, car aucune banque ne veut suivre le couple sans emploi. Quels bénéfices trois ans plus tard ? « Une notoriété de dingue ! Tous nos clients, quelle que soit leur nationalité, nous parlent d’Eleyna La Vagabonde. Ils la suivent sur les réseaux sociaux et rêvent de sa vie », pas forcément du bateau qui n’est qu’un élément du décor au même titre que les eaux turquoise. Quand même : au salon d’Annapolis de cette année, le chantier qui exposait leur Outremer 45 a pris 7 000 contacts contre 300 habituellement. Pour Matthieu, « il y a un décalage entre les followers de La Vagabonde et nos produits. Le buzz d’Annapolis va se concrétiser par deux ou trois ventes, pas plus. Mais je suis sûr qu’ils influencent globalement le marché et que d’autres chantiers tirent bénéfice de l’engouement qu’ils suscitent. Même le New York Times suit leur aventure ! » Sont-ils marins ? Oui. Aventuriers ? Juste plaisanciers. En revanche, ne vous fiez pas aux apparences, c’est un métier... Eleyna et Riley sont influenceurs, ce sont de vrais pros. Et ils gagnent très bien leur vie !