Zone de turbulences
LA VIE DU GROUPE
Bénéteau a connu ces derniers mois quelques turbulences, liées à des résultats décevants, un décrochement boursier en début d’année et à un changement de direction assez brutal, intervenu à la mi-juin. Hervé Gastinel, à la tête du Groupe Bénéteau depuis quatre ans, avait lancé d’importants chantiers et sérieusement rajeuni les gammes. Mais tout cela a un coût, et les actionnaires ont choisi de privilégier une certaine rigueur de gestion en confiant la direction à un patron au profil plus financier qu’industriel en la personne de Jérôme de Metz. Les conséquences pour les marques n’ont pas tardé à se faire sentir. Chez Bénéteau le projet du nouveau First, un 35 ou 36 pieds, a été décalé. Un nouvel Océanis, annoncé en off pour le salon de Paris, ne touchera l’eau qu’au printemps. En revanche, Bénéteau n’a pas déçu en dévoilant comme prévu un magnifique First Yacht 53 au salon de Cannes. Un bateau racé alliant design épuré à l’italienne et maîtrise des coûts, donc du prix. Cette nouvelle gamme First Yacht vient compléter l’offre Bénéteau dans le haut de gamme de série, trois ans après le lancement des Océanis Yachts, et elle pourrait faire mal à des concurrents incapables de s’aligner en tarif : c’est ce qu’on appelle la force du groupe. Sur les autres gammes, on l’a compris, il faudra patienter un peu. Attention à ne pas non plus geler le renouvellement de ces petits First issus de la gamme Seascape. Le fait de maintenir une gamme sportive distingue clairement Bénéteau de ses concurrents… A condition de ne pas la laisser vieillir. A noter également : le lancement d’un sympathique croiseur d’entrée de gamme sur plan Finot-Conq (Océanis 30.1), et une première Solitaire à grand spectacle sur le nouveau Figaro 3. Le renouvellement du monotype emblématique est une réussite commerciale, sportive, et il contribue largement au rayonnement médiatique du chantier.