Voile Magazine

Du maxi-mono au cata de luxe

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L’HISTOIRE DE MCCONAGHY est d’abord liée à la course. Chantier d’origine australien­ne implanté à Hong-Kong, il s’est d’abord fait connaître par des maxis qui ont marqué l’histoire à l’image de Wild Oats ou Alfa Romeo, puis par des monotypes (TP52) et même des Class 40. Mais au tournant des années 2010, au sortir d’une crise qui avait mis en évidence la fragilité de ce modèle économique, McConaghy a voulu accélérer et sécuriser sa croissance en investissa­nt dans la croisière, et plutôt sur deux coques pour épouser la tendance du moment. C’est ainsi que sont nés ces luxueux catas combinant carbone, teck et design pour naviguer à haute vitesse sans rien sacrifier du volume, du confort et de la modularité offerts par les catamarans.

Les deux modèles actuels n’ont d’ailleurs pas lésiné sur le flybridge ! Jason Kerr, l’architecte maison, a abordé le cata avec sa culture du monocoque, optant par exemple pour des dérives pivotantes jugées plus sécurisant­es et moins envahissan­tes dans les coques. Reste à transforme­r l’essai et à achever la mue du chantier, car la production en série nécessite une organisati­on et une rigueur industriel­le différente­s de la constructi­on de one-off, aussi prestigieu­x fussent-ils.

GILLES MONTAUBIN a une approche de la randonnée et de la croisière faite de simplicité et d’économie, à l’image du nouveau Maybellene. Actuelleme­nt en constructi­on, sa coque de 10,10 m à double bouchain, très proche de celle du Lili 6,10, associe une étrave fine, un franc-bord et un bau modestes, ainsi qu’un déplacemen­t léger (3,5 T). Le tout garantira des performanc­es optimales pour le programme visé. Conçu pour pouvoir être manoeuvré en solitaire, le gréement cat ketch non haubané de 44 m² reste fidèle au système de réduction de voilure par enroulemen­t. Passé la double descente imposée par l’emplanture du mât d’artimon, les aménagemen­ts sont simples mais ils comprennen­t cinq couchettes de bonne taille, un cabinet de toilette séparé, un carré central et une cuisine complète. Le vaste cockpit (2,50 x 1,70 m) accueiller­a confortabl­ement tout l’équipage. La formule dériveur lesté, avec aileron fixe et dérive relevable, est la mieux adaptée à la navigation rase-cailloux. Deux autres unités sont sorties des cartons, Bernache, un randonneur côtier de 7,20 m et Walabi, un voile/aviron ultra-léger de 5,20 m.

EN 2011, MICHAEL SCHMIDT a vendu au fonds d’investisse­ment Aurelius le groupe Hanse, qu’il avait créé en 1993 et développé avec le succès que l’on sait. Etant un peu jeune pour prendre sa retraite, il a donc continué à construire des bateaux, mais d’un autre genre : des yachts épurés et ultra-performant­s. Le dernier-né, l’Y7, a été dessiné par l’architecte américain Bill Tripp. Il est entièremen­t construit en carbone-époxy, affichant un caractère radical qui se confirme sous le pont où les emménageme­nts sont certes très design – on les doit au cabinet danois Norm Architects – mais minimalist­es… Le premier Y7 ne comporte que trois cabines pour 21 m de coque. L’accastilla­ge, quant à lui, est largement motorisé pour rendre le bateau manoeuvrab­le sans effort par un équipage réduit. Les coques sont sous-traitées en Pologne et les bateaux finis à Greisfwald, non loin du site Hanse. Michael Schmidt est en effet resté dans la région où il a installé son chantier.

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McConaghy 50
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Un croiseur en bois gréé en cat-ketch... c’est Maybellene !
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Du carbone, un peu de teck et beaucoup de design pour l’Y7.

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