L’aluminium tout terrain
DISCRET, MAIS SERIEUX, ce petit chantier du Calvados construit de robustes dériveurs intégraux en aluminium. Des croiseurs hauturiers dénommés Cordova, astucieusement dessinés par l’architecte Jean-François André et particulièrement bien adaptés à un programme d’exploration des mouillages forains de la Manche et d’ailleurs. Nous avions ainsi été conquis par notre essai du Cordova 40 SP dans le magnifique archipel de Chausey. Un reportage à la fraîche, mais dans le confort d’un véritable petit croiseur pensé pour la vie en mer et d’une timonerie intérieure, d’un carré surélevé et surtout d’un caractère marin bien trempé. Normandy YS est un petit chantier, de cette sorte d’artisan très attaché à la qualité des finitions de la chaudronnerie des aménagements intérieurs et du plan de pont dont l’accastillage est soigné, optimisé. La gamme lancée depuis 2016 s’étoffe à son rythme (un cinquième Cordova 40 est en production) et va s’enrichir dans le courant de l’année d’un 45 pieds. Promis, dès qu’il touche l’eau nous sautons à bord pour un essai tout terrain !
UNE BELLE PROMESSE est faite par le Class 6 imaginé par Dan Levy et Laurent Bourgnon avec une longueur à la flottaison allongée, des étraves inversées et d’immenses jupes. Il est en outre doté d’un mât reculé et posé, non plus sur une poutre transversale, mais sur une longue poutre longitudinale en carbone, équipée de longues dérives courbes. Une conception assurant une forte rigidité et permettant d’optimiser le plan de voilure, plus maniable avec une petite GV, l’essentiel de la puissance étant confié aux voiles d’avant. Enfin, plutôt que de contrer la mer, tenter de l’épouser au maximum avec une nacelle en aile de mouette et une poutre centrale agissant comme une lame venant couper les vagues. Ce concept marin est mis en application en Lettonie, à Riga, par Dan Levy qui, en bon gardien de l’héritage Bourgnon, veille à ce que le poids de la coque reste en adéquation avec le concept.
SI VOUS ETES A CHEVAL sur la qualité, vous pouvez enfourcher un Ovington les yeux fermés. Le chantier britannique, qui maîtrise toute la chaîne de production, s’est forgé une solide réputation. Vraie star du dériveur double, le mythique 5O5 a grandement contribué à l’essor du chantier. Sans parler du légendaire 49er, star olympique depuis les Jeux de Sydney en 2000, qui a inspiré le 29er, tout aussi planant mais plus accessible. Quant au Musto Skiff, c’est un dériveur solitaire équipé d’échelles que l’on barre au trapèze. Outre ces dériveurs de référence, Ovington fabrique depuis trois ans, pour l’Europe, les VX, des plans très réussis de l’architecte néo-zélandais Brian Benett. Le VX One est un quillard de sport plus compact, plus moderne et plus léger que son prédécesseur le Viper (du même architecte). La version Open porte un spi nettement plus grand et est dotée d’un trapèze. Le VX Evo est un Finn revisité, en mieux (plus moderne et plus léger). Le chantier travaille sur une option dérive légèrement lestée, pour les barreurs moins expérimentés ou pour courir parmi les quillards de sport.