L’Etat revient sur sa parole
Le 25 novembre, lors du débat sur le budget 2020 au Sénat, le gouvernement est revenu sur ses engagements pris lors du Comité interministériel de la mer (Cimer) de 2017, pour le financement de la filière de déconstruction des bateaux de plaisance. Alors que l’industrie nautique française fait figure de modèle au plan mondial dans la gestion de la déconstruction des bateaux de plaisance, cette annonce risque de faire l’effet d’un véritable coup de frein. Le Premier ministre lui-même s’était engagé, lors des Assises de l’économie de la mer tenues au Havre en décembre 2017, à être « au rendez-vous pour affecter les crédits nécessaires ». Cela n’a pas empêché le gouvernement de s’opposer à un amendement du sénateur des Côtes-d’Armor Michel Vaspart visant à affecter de façon progressive à la déconstruction une partie des recettes du droit annuel de francisation (3 % en 2020, 4 % en 2021 et 5 % en 2022). Une contribution sera tout de même allouée à la filière mais équivalente à celle de 2019 (2 %) alors qu’elle devait monter en puissance. Cette annonce affecte les objectifs affichés par la filière qui était de déconstruire entre 20 000 et 25 000 bateaux sur les cinq prochaines années. En 2020, le nombre d’unités déconstruites devrait baisser de 700 unités. Une décision d’autant plus regrettable que « l’éco-organisme Aper a enregistré plus de
1 000 demandes de déconstruction en quatre mois » déclare-t-on du côté de la FIN.