Distingué par l’UNCL
Un trophée peut en cacher un autre ! Plébiscité par le jury du Voilier de l’année, le JPK 1030 a particulièrement tapé dans l’oeil de l’un des jurés, Jean-Philippe Cau. Jean-Philippe, qui est aussi le président de l’UNCL (Union nationale de la course au large), a donc décidé de lui décerner également le prix du Bateau IRC de l’année, traditionnellement décerné par l’UNCL au constructeur le plus titré. Un trophée qui sera remis conjointement à Jean-Pierre Kelbert par Voile Magazine et l’UNCL : ce sera le 14 décembre lors de la Nuit de la Course au Large.
RACE, SEDUISANT, jubilatoire, très rapide... au sein du jury, des superlatifs fusent pour le RM 1180. Idem pour les lecteurs qui reviennent tous au port avec la banane ! On retiendra de cette élection la vision de cette bombe jaune fluo déboulant toutes voiles hautes, large moustache à l’étrave, mais en toute sérénité. Etonnant contraste entre l’image un peu agressive de ce croiseur au rouf si discret et à l’étrave conquérante levant des gerbes d’embruns tandis que l’équipage semble plutôt détendu à l’arrière… En dépit de nombreux emprunts à la course au large, pour la carène mais aussi pour un certain nombre d’éléments de design (mains courantes et barres noir mat), le RM 1180 est bel et bien un pur croiseur, et ça se voit, notamment sous le pont où règne une ambiance lumineuse et feutrée. Là encore, le contraste entre sport et confort est saisissant. La carène, très volumineuse sur le tiers avant, joue du reste sur les deux tableaux : stabilité de forme (donc puissance) et habitabilité. Deux points essentiels pour un croiseur rapide comme ce nouveau RM. Ces qualités, nous les avions détectées lors d’un essai grand format effectué en juillet dernier. Il nous avait déjà impressionnés malgré quelques défauts de jeunesse, par exemple l’absence d’emplacement pour le compas de route ou une position assise assez inconfortable à la barre. Si certains de ces détails restent à améliorer, ils ont été littéralement balayés, lors de notre élection, par la puissance du plan de voilure associée à la douceur de barre
– très équilibrée – et l’intelligence de son plan de pont. De fait, même sous spi dans la brise l’équipage est serein, heureux.
PUISSANT SUR L’EAU, DOUX A LA BARRE
Le barreur positionné très en arrière se concentre sur la route tandis qu’un équipier peut être seul en charge des manoeuvres rassemblées autour de la descente sur un accastillage qualitatif. En faisant le tour du plan de pont, d’autres détails séduisent les jurés, à l’image du matelotage standard du gréement courant effectué par INO Rope, ou de la forme concave de ce rouf qui sécurise la circulation et rend plus confortable l’assise d’un équipier. Marin et fonctionnel sur le pont, il l’est aussi dans ses aménagements, malgré un certain nombre de concessions faites au style...
C’est du moins ce que disent les puristes ! C’est ainsi que les aficionados des anciennes générations de RM regretteront peut-être les équipets devant les hublots de coque, supprimés pour laisser place à des stores vénitiens, et l’absence de fargues sur la table du carré. Mais on ne reprochera pas au chantier de suivre, voire de susciter parfois ces tendances puisque le résultat est là : ce bateau est magnifique ! Et son design est de nature à plaire à tous, y compris à des équipiers de passage. Revenons enfin sur un dernier point : les nouvelles formes si séduisantes et performantes de ce croiseur sont intimement liées à une révolution technique sur la ligne de production. Il s’agit en effet du premier RM qui ne soit pas construit en contreplaquéépoxy. Si la peau extérieure du sandwich est toujours en époxy assurant une finition parfaite, l’âme des bordés est désormais en mousse polyester. Un matériau qui autorise le développement de formes plus complexes, plus graphiques, plus performantes, et c’est justement là ce qui fait tout le caractère et la force du RM 1180.
Innovant, sexy, ergonomique, très rapide... Il coche toutes les cases.