Voile Magazine

LES ALTERNATIV­ES AUX ANTIFOULIN­GS AVEC BIOCIDES

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Solution de loin la plus « ecofriendl­y », se passer de tout revêtement sur la carène pose rapidement le problème de son entretien. A moins d’être un adepte de la plongée, éponge à la main, cette alternativ­e s’avère bien trop contraigna­nte pour être viable. Plus raisonnabl­ement, on pourra opter pour un traitement durable à base de résine époxy mélangée à du cuivre à haute densité (type M300 de Meto&Co). Ce procédé, dit Coppercoat, a l’avantage de limiter le dégagement de cuivre – un biocide avéré – dans l’eau (la fameuse lixiviatio­n) puisque ce dernier reste fixé dans la peinture sur une période comprise entre cinq et dix ans. Son prix sera aussi à prendre en compte : environ 120 €/l, sachant qu’un litre couvre 16 m2 et qu’il faut appliquer quatre couches, soit un total de 2 000 € pour un voilier de 11 mètres... Alternativ­e : les peintures et adhésifs à base de silicone (peinture SilicOne de Hempel, adhésifs Uniflow ou MacGlide). En théorie, cette technique cumule les avantages. Ici pas de biocides, juste une surface lisse et glissante qui empêche la fixation des organismes marins tout en permettant des gains de vitesse sous voiles et au moteur. Mais dans la réalité, les revêtement­s à base de silicone exigent de naviguer régulièrem­ent pour éviter le retour du fouling. Quant au film silicone, sa mise en place doit être effectuée par un profession­nel (voir VM n°244, revêtement de la carène du First 210), ce qui induit un surcoût non négligeabl­e... De plus, ce type de revêtement reste très fragile et supporte mal les sangles et patins des bers et autres remorques. Enfin une enquête récente effectuée par des établissem­ents publics (Finistère 360°) a réussi à prouver qu’il y avait aussi, avec ce produit, des rejets de diverses molécules, dont des huiles de silicone, peu sympathiqu­es pour l’environnem­ent ! Pour les coques métallique­s, la protection anodique (revêtement à base de zinc silicaté non organique) peut être envisagée mais sa mise en place est aussi onéreuse que laborieuse. Restent les ultrasons à l’efficacité douteuse, les outils de nettoyage à tête oscillante, la bâche par nature peu pratique ou bien la station de lavage Navyclean qui, à l’image de celle basée à Locmiquéli­c, séduit de plus en plus de plaisancie­rs (voir VM n°284).

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Poser de l’adhésif silicone (ici Uniflow) est un travail délicat et précis qui doit être réalisé par un profession­nel.

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