Boréal 55 Open Cockpit : un grand croiseur pour toute saison
Comme ses petits frères, le Boréal 55 OC est conçu, construit pour naviguer partout et par – presque – tous les temps. Nous l’avons vérifié dans la brafougne hivernale, avec le sentiment de toujours garder une bonne marge de confort et de sécurité. Et d’a
LA GROSSE MASSE
noire passe au large, mais même en bordure de ce grain couleur plomb, l’anémo s’excite sérieusement. 40 noeuds de vent et plus… Ajoutez à cela la remontée des fonds à l’approche du cap Fréhel, le courant contraire qui se renforce, c’est forcément rock’n’roll ! Pourtant, on ne va pas dire qu’on navigue en charentaises, mais on a clairement le sentiment que notre Boréal 55 en a sous le pied. C’est un peu la magie de ces grands croiseurs issus de l’expérience et de l’exigence d’un Jean-François Delvoye : ils sont conçus pour affronter bien pire. Cette exigence, nous avons pu la mesurer le matin même au chantier.
UN CHANTIER EN PLEINE ACTIVITE
Des locaux en pleine activité, qui se sont sérieusement étendus depuis notre dernière visite ! Les Boréal 44, 47, 52 et 55 s’alignent dans le hangar de finition, comme dans celui dédié à la chaudronnerie. Et Jean-François est partout, examinant soudures et boiseries, répondant aux questions des opérateurs. Parmi eux beaucoup de jeunes : chez Boréal, l’apprentissage fonctionne à plein.
Les chaudronniers d’expérience apprécient de pouvoir transmettre leur savoir-faire, et leurs pupilles sont fiers de le recevoir. Après des années à recruter dans la difficulté, Jean-François et son équipe ont enfin trouvé des solutions pour accompagner le développement du chantier. Car du côté du commerce, dont s’occupe son associé Jean-François Eeman, on ne chôme pas !
Les Boréal ont acquis depuis plusieurs années la reconnaissance des amateurs de grande croisière, surtout s’ils n’entendent pas se limiter aux latitudes tempérées. En Amérique du Nord en particulier, le chantier a une clientèle solide, et le bouche-à-oreille fonctionne à plein. Pour autant, Jean-François Delvoye n’a jamais dérogé à ses principes : centrage des poids, stabilité de route, équilibre des lignes et confort à la mer… Ce cahier des charges guidait déjà la conception du premier Boréal 50. Presque vingt ans plus tard, le Boréal 55 a peu ou prou le même dog-house, cette bulle largement vitrée qui abrite une grande table à cartes panoramique. On y accède par une solide porte étanche désaxée à tribord, l’assise étant à bâbord. En poursuivant dans la descente, on arrive soit dans la cuisine, placée le long du bordé tribord, juste devant le cabinet de toilette, soit dans le carré surélevé à bâbord. Pas de grands espaces superflus, il faut toujours pouvoir se caler et sécuriser ses déplacements. Aucun angle vif non plus, ici le design ne prend jamais le pas sur le caractère marin des emménagements. De façon générale, tout est fait pour renforcer ce caractère marin, et ce dès la conception générale. On le voit au fardage modéré, au soin apporté au centrage des poids, à l’abaissement du centre de gravité avec ce lest extérieur à la carène, placé dans un embryon de quille au design original. Vu de côté, il prend naissance légèrement en avant du mât et se prolonge jusqu’à intégrer l’arbre d’hélice et protéger le safran. Sa largeur de 90 cm est suffisante pour assurer une stabilité satisfaisante à l’échouage. Le lest n’est pas constitué de gueuses de fonte comme sur la plupart des dériveurs intégraux, mais de pains de plomb moulés à la forme des volumes disponibles dans ce saumon, et parfaitement isolés de l’aluminium par une résine coulée après montage. Vu du dessus, cet embryon de quille a un peu le profil d’une aile d’avion et participe de la stabilité de route.
Voilà qui tombe bien, c’est précisément ce qu’il nous faut pour cette première journée de navigation, au portant dans la brise et une mer forte de l’arrière. Les plus grosses vagues, qui