Vers un traité anti-plastique ?
Une interview d’Arnaud Gauffier, ingénieur agronome, directeur des programmes Agriculture et Alimentation chez WWF.
Où en est la législation au niveau mondial ?
Des sites spécialisés dans la lutte contre le plastique ont recensé plus de 1000 lois dans le monde. Il s’agit surtout d’interdiction de sacs à usage unique, ou des pailles. En 2017, ONU
Environnement a fédéré des pays de bonne volonté pour endiguer les microplastiques et les déchets marins. Mais un traité international tarde à voir le jour. Le lobby du plastique est puissant. Un exemple : les géants du soda refusent d’attacher les bouchons aux bouteilles, alors que ceux-ci représentent 14 % des déchets en mer.
Que il fait-on au niveau européen ?
A partir de juillet 2021, l’usage de certains plastiques à usage unique (pailles, couverts, touillettes, tiges pour ballons gonflables, contenants en polystyrène expansé…) sera interdit dans les pays de l’UE. La directive fixe aussi aux Etats un objectif de collecte de 90 % des bouteilles d’ici 2029; et aux fabricants l’utilisation de 25 % de plastique recyclé en 2025, un taux jugé très bas, par les défenseurs de l’environnement.
La France en fait-elle plus ?
La Loi anti-gaspillage et économie circulaire, adoptée par le Parlement en janvier 2020, a pour objectif la fin des plastiques à usage unique. Mais l’ambition est lointaine – 2040 – et sans étapes pour y parvenir. La loi comprend de bonnes choses comme la fin des contenants à usage unique dans la restauration en janvier 2023 ou l’interdiction des films plastiques sur les fruits et légumes en 2022. Mais le principe de la Responsabilité élargie des producteurs n’est pas contraignant sur le taux de matière recyclable.