Bilan technique d’une transat en Lagoon
Notre Lagoon 42 S2 est un classique du genre qui a fait ses preuves (coque n°283). Il offre un honnête compromis entre le confort cher à la marque (difficile de prendre en défaut la taille des cabines arrière ou la convivialité du carré) et son comportement marin. Certes, les hautes vitesses ne sont pas au programme, mais les moyennes sont correctes (voir par ailleurs) et le volume ajouté dans les pointes avant confère à ce modèle un caractère rassurant par mer formée : il partira au surf posément sans jamais inquiéter son équipage. L’électronique de bord – B&G Zeus 3 – est complète et le pilote automatique efficace. Sans doute aurait-il mérité d’être mieux réglé pour réagir plus vite lors des départs au surf en haut des vagues. Nous l’avons tellement sollicité que notre bilan énergétique a dû être revu à la hausse en cours de transat. En effet, si le parc de batteries est important (4 x 110 Ah), la présence de trois blocs froids (un dans le carré, un dans le cockpit et un conservateur, les deux derniers sont des options) vient augmenter la gourmandise en ampères. Quant aux panneaux solaires (2 x 300 W) montés sur le bimini, ils ont vu leur rendement fortement diminué par l’ombre du spi ! On ne peut pas tout avoir. Précisons que leur nettoyage régulier, pour retirer la fine couche de sel qui s’y accumule rapidement, a un impact immédiat sur leur capacité de production. Quelques heures moteur ont donc été nécessaires pour garantir un usage quasi permanent du pilote automatique et la bonne conservation de notre avitaillement. Des heures moteur également mises à profit pour notre dessalinisateur, un modèle produisant 100 l/h, qui est venu compléter les 2 x 300 l des réservoirs d’eau communicants. A noter que la prise d’eau de cet appareil, qui est placée trop près de la jupe, n’aspire que lorsque le bateau est relativement stable. Au mouillage pas de problème, dans une houle océanique de 5 m, c’est moins évident… Autre point à revoir : le montage des bosses de ris, dont l’angle de sortie entraîne beaucoup trop de ragage en sortie de bôme. C’est anecdotique en croisière côtière, mais crucial en transat quand on garde un ris souqué pendant 48 heures ou plus.
Le bilan de cette transat reste clairement positif : la moyenne journalière de 150 milles affichée par notre Lagoon 42 est satisfaisante. Notre spi symétrique, amuré en double sur une étrave et repris sur une poulie ouvrante sur la coque opposée jusqu’au winch arrière, nous a permis de descendre le vent sans trop ralentir, grand-voile basse pour ne pas le déventer. Dans la pétole, nous marchions à 5-6 noeuds au moteur en ne sollicitant qu’un des deux 57 ch Yanmar grâce à une légère compensation de barre, ce qui divise la consommation par deux.