Le J/99 côté chantier
Port-Joinville : ce n’est pas encore le Sud mais presque !
Il fallait à peine une semaine pour sortir un J/99 flambant neuf avant le début de la crise sanitaire.
Chez J Composites, l’infusion est maîtrisée depuis belle lurette et l’organisation du travail est une référence dans le monde de l’industrie nautique. Ce ne sont pas moins de 50 unités qui sont déjà sorties sur le marché depuis le lancement de ce nouveau modèle en 2019. Vingt autres J/99 sont d’ores et déjà inscrits dans le carnet de commandes du chantier. Il faut dire que le procédé de construction – une infusion de précision pour garder un excellent ratio poids/résistance – et la qualité de finition des J n’est plus à faire. En effet, elle associe un sandwich fibre de verre, mousse-balsa, résine vinylester pour la coque à un sandwich fibre de verre, mousse, résine polyester pour le pont. Les deux parties étant reprises ainsi que les cloisons, toutes structurelles, par une colle méthacrylate haute résistance. Du costaud pour voir venir dans toutes les conditions et un excellent sésame pour une revente ultérieure en occasion.
Une fois ce point de vigilance en tête, le J/99 se manie à la perfection. Même si le bateau est équipé d’un groupe d’eau sous pression et d’un réservoir souple de 100 litres d’eau douce, la douche se fera sur le ponton ou aux sanitaires. Rien ne vous empêchera d’installer un ballon d’eau chaude – amovible pour les régatiers – dans le triangle avant associé à une douchette de cockpit pour gagner en confort. Le large cockpit du J/99 en forme de T, épuré et ouvert sur la poupe, paraît aussi bien adapté aux manoeuvres en course qu’au farniente en mode relax. En mer, des cale-pieds moulés dans le pont permettent au barreur et à l’équipier en charge de la grand-voile de ne pas bouger d’un iota même au près dans la brise. Expérience validée lors de notre convoyage retour dans un nord-est bien soutenu combiné au clapot désagréable soulevé par cette zone de navigation peu profonde comprise entre l’île d’Yeu et le continent.
UN VRAI COIN CAMBUSE
Mais pour le moment, il est temps de passer à table. Oui la vie est dure sur ce 100 milles de rêve… Le coin cambuse en L, pas trop mal conçu pour se caler en mer à la gîte, est digne d’un voilier de croisière avec ses nombreux rangements, son frigo à trois étages, son évier et sa gazinière sur cardan à double feu. Petit défaut, la position trop basse de cette dernière oblige à se casser le dos pour préparer la popote… Un quart d’heure plus tard, nous nous installons autour de la table du carré pour savourer une délicieuse carbonara arrosée d’une bonne bouteille de bourgogne. Le mât traversant en aluminium – préféré au carbone plus cher et parfois trop raide pour une unité de cette taille – occupe pas mal de place mais pour autant, l’ambiance reste cosy et lumineuse grâce aux deux grands hublots latéraux et à la présence de deux rangées de plafonniers à LED. A trois, la place ne manque pas et les conversations vont bon train. Nous apprenons de la bouche de Fred que les aménagements intérieurs ont été longuement réfléchis par le chantier pour obtenir un devis de poids le plus bas possible sans pour autant empiéter sur la qualité de vie intérieure. Un compromis difficile à atteindre, finalement obtenu en diminuant autant que possible l’utilisation de bois massif (exception faite des fargues réalisées en moabi) remplacé systématiquement par du contreplaqué usiné. Au final, la menuiserie n’est pas plus lourde que du plastique moulé pour une impression visuelle incomparablement plus esthétique. La panse bien remplie, nous passons à la table à cartes pour préparer les mouillages du lendemain. Située à tribord, cette dernière affiche des dimensions encore honnêtes à l’heure de la cartographie électronique. Le siège est confortable et le vide-poches bien