ENROULEUR Roulez la GV dans le mât!
Alors votre grand-voile, sur enrouleur ou pas ? La question fait débat entre les fans de la GV arisable et les optimistes qui trouvent qu’à l’image du génois sur enrouleur, les systèmes accessibles sur le marché font bien l’affaire. Cas pratique autour de cette épineuse question. AVOUONS-LE
tout de go, la GV sur enrouleur ne fait pas rêver bon nombre de pratiquants réguliers, adeptes de la performance et du beau. A l’inverse, les échos de ceux qui naviguent en grande croisière sont positifs, voire très positifs. Et ces échos sont encore plus favorables si l’on échange avec des Anglo-Saxons ou des Scandinaves : deux peuples de marins convertis depuis belle lurette à ce type de compromis. Au sein même de la rédaction de Voile Magazine, la question divise… D’aucuns arguent des mauvaises performances sous voiles, la faute à l’absence de lattes (réduction de la surface de la voile et mauvaise répartition du volume) et d’un certain poids dans les hauts (le mécanisme d’enroulement). Dans les petits airs, la finesse du réglage ne serait pas au rendez-vous
– sans grande surprise d’ailleurs, vu l’absence volontaire de creux – tandis que dans la brise, le manque de raideur lié à un centre vélique plus haut obligerait à réduire plus rapidement. Des voiles (voir encadré) qui, en outre, vieilliraient – selon les bruits de pontons – moins bien (déformation et usure) que leurs consoeurs à coulisseaux, la faute à un grammage plus faible. Obligation serait donc faite de changer sa GV au premier signe de creux prononcé. En effet, qui dit poche dans la voile dit bien des ennuis possibles à l’enroulement. Une manoeuvre justement qui peut aussi poser des soucis si l’on ne synchronise pas bien le choquer de bordure et la drosse d’enroulement. Une mésentente capable d’entraîner un surpattage de la toile roulée pouvant, à terme, bloquer le mécanisme. Et alors là, bonjour la galère ! Il faudra rejoindre un port au plus vite pour tout démonter…
UN ATOUT POUR LA CROISIERE
En dehors de ces cas extrêmes, le mât sur enrouleur reste une solution tout à fait raisonnable. D’autant que les différents systèmes vendus sur le marché (Seldén, Z-Spars, Sparcraft) ont eu le temps de faire leurs preuves. Pour qui veut naviguer pratique, l’enrouleur c’est parfait ! La manoeuvre est facile – toujours protégé dans le cockpit – et c’est en un temps record que l’on roule ou déroule au gré des conditions rencontrées en mer. Argument massue : on porte toujours la toile du temps au centimètre carré près puisque jamais la réduction de toile n’aura été aussi précise. Et nul besoin de bosses de ris et des taquets qui vont avec. Avec à la clef autant de place et du confort en plus. On pourrait pousser plus loin la liste des pour et des contre mais nous lui avons préféré un reportage 100 % pratique. L’idée retenue : participer au mâtage, au gréage puis à l’essai en mer d’une grand-voile sur enrouleur de mât installée directement par l’équipe de Seldén France sur un catamaran de croisière. Le support idéal – un Nautitech 46 – pour apprécier les avantages de ce type de gréement. Le produit équipant le multicoque est un modèle d’enroulement dans le mât classique (voir schéma de fonctionnement) qui semble avoir fait ses preuves depuis son lancement il y a déjà plus de trente ans par la société Seldén. L’un des modèles phare de la marque suédoise qui va d’ailleurs connaître une évolution majeure avec l’arrivée cette année d’un prometteur système de synchronisation : le SMF (Synchronized Main Furling). Une nouveauté présentée sur le stand de l’équipementier lors du dernier salon mondial de l’équipement (le Mets d’Amsterdam). Une réelle innovation