Trois questions à Erwan Le Draoulec
Après une victoire prometteuse en série sur la Mini-Transat 2017 à tout juste 20 ans, le nouveau skipper Macif 2020 entame une première saison en Figaro 3 avec la volonté de bien faire lors de la prochaine Solitaire.
Comment s’est passé ton passage en Figaro 3 ?
Avec le recul, j’ai l’impression d’être rentré dans la cour des grands après quelques belles années assez faciles en mini 6.50. Ce sont deux mondes différents car le niveau en Figaro 3 est complètement dingue ! Tout le monde joue la gagne ici et les contacts sur les phases de départs sont dignes de l’olympisme. Quant au bateau en lui-même, il est au top et se comporte un peu comme un mini de dernière génération avec un super potentiel pour foncer au reaching et au portant. Un support bien plus vivant que le Figaro 2 que j’avais pu essayer lors de la dernière Transat AG2R. Par contre physiquement ce n’est pas de la tarte! Le plan de pont très bas demande de gros efforts et dès qu’il y a de la mer le bateau devient humide et très inconfortable.
Quel bilan tires-tu de la Solo Maître Coq ?
Je n’étais pas classé comme bizuth même si je me considère comme tel. Cela ne sera pas le cas pour la Solitaire, ce qui me va plutôt bien puisque mon objectif est de décrocher une belle place dans cette catégorie… Après une première nuit compliquée, j’ai réussi à bien revenir sur la tête de course pour finir 13e avant le dernier bord de brise qui nous ramenait aux Sables. Fatigué et stressé, j’ai multiplié les mauvais choix de voiles et de manoeuvres qui m’ont épuisé et obligé à ralentir la machine. Sans doute des erreurs imputables à la fougue de la jeunesse ! Rétrospectivement, ma 19e place au général sur cette première course de la saison est une satisfaction. Je me suis vraiment senti dans le coup.
Quelle va être ta préparation pour la Solitaire ?
J’ai la chance d’être soutenu par une superbe équipe avec des moyens à la hauteur des ambitions du groupe Macif. A 23 ans, intégrer cette structure est une chance inestimable quand on voit la qualité des skippers qui m’ont précédé (Martin Le Pape, Charlie Dalin, Yoann Richomme…). Ma préparation va être axée autour des entraînements de Port-la-Forêt entre répétition des manoeuvres, speed tests, parcours au large et débriefings techniques et météo. Je dois aussi progresser mentalement, être moins dur avec moi-même lorsque je commets des erreurs, garder un esprit positif dans toutes les situations. Pour moi le vainqueur de la prochaine Solitaire sera celui qui fera le moins d’erreurs. Ça sera une course par éliminations, il faudra être bon dans tous les compartiments du jeu!