MUSEE DES PHARES ET BALISES
Nous sommes arrivés un peu tard pour le visiter, mais au Créac’h, le musée des Phares et Balises est incontournable ! Installé dans l’ancienne salle des machines du phare, il rassemble une collection unique de lentilles, lanternes et autres documents retraçant l’extraordinaire saga humaine et technique des phares. L’autre bonne nouvelle, c’est que les différentes collectivités locales et les parcs naturels (régional et marin) concernés ont lancé conjointement un projet de rénovation et d’extension du musée. D’ici à 2022, le phare proprement dit devrait être ouvert à la visite. Un deuxième site, complémentaire de celui d’Ouessant, pourrait en outre voir le jour sur le port de Brest. Rens. : www.bretagnemusees.bzh ou 02 98 48 80 70. Horaires d’ouverture selon saison. En juillet-août : tous les jours de 10h30 à 18 heures. Tarif adultes : 5 €. Visite guidée sur demande.
larguer le ris mais n’osons envoyer le spi, qui n’attend pourtant que ça dans son avaleur type voile légère. Il s’agit de rester ultra manoeuvrants, et ne pas compliquer les choses en cas de distribil… Nous prenons le parti de patienter, tenir et refouler lentement ce puissant courant de jusant – la marée du jour affiche quand même un coefficient de 80 – tandis que la passe se fait étroite. Est-ce bien raisonnable ?
PAS QUESTION DE FAIRE DEMI-TOUR...
De toute façon, nous sommes engagés, comme disent les alpinistes. Pas question de faire demi-tour dans ce bouillon, il faut passer ! Et ça passe… Presque sans transition, nous nous retrouvons en eau plate, comme à l’entrée d’un lagon. A tribord, le port de Molène, ses adorables façades de granit et ses volets rouges, nous tend ses jetées protectrices. Quel bonheur d’arriver là, de poser en douceur l’étrave sur le sable, de sentir le soleil qui mord, l’adrénaline qui redescend, et de commander une bière à cette terrasse créée là, de toute évidence, à notre intention. Rachel, la patronne, nous conseille la saucisse de Molène fumée aux algues : ainsi soit-il. C’est aussi cela, la croisière au bout du monde : des instants de grâce qui prennent toute leur saveur après une navigation un brin tendue. La balade dans le bourg, ses venelles fleuries, son monument aux morts d’un kitsch pimpant et ses ex-voto suspendus sous les nefs de l’église, prolongent agréablement ce moment. La marée a suspendu le temps, les bateaux toujours à sec ne suscitant aucune impatience. Au final, il faudra quand même rembarquer et aller tirer quelques bords de près, à contre-courant dans le chenal du Four. Une formalité après le Fromveur, d’autant qu’en poussant nos bords au fond des baies nous trouvons des contre-courants complices. Dégréer, tirer les bateaux de l’eau, puis prendre la route dans un état d’apesanteur fait de bonheur béat ou d’une immense fatigue, on ne sait plus trop. Ce sourire groggy va durer quelques jours, puis viendront le manque et les nouveaux projets. On n’est pas près d’oublier ce bout du monde, mais il y en a tant d’autres à portée d’étrave… Allez, on retourne la carte, et on recommence !