Plus de temps pour Molène!
Initialement, nous avions prévu trois jours pour cette virée aux îles. La météo en a décidé autrement et nous avons fait le maximum en 48 heures…
Mais avec du coup la ferme intention d’y revenir! Parce qu’avoir goûté au charme de Molène pour n’y passer que quelques heures a quelque chose de cruel. AUTANT LA PHYSIONOMIE
d’Ouessant, qui défie l’océan du haut de ses falaises, pourrait évoquer une petite Belle-Ile, autant Molène, basse, humble et attachante est la cousine de l’île de Sein. Elle alterne sable blanc et cailloux, murets de pierres sèches et maisonnettes trapues, comme tassées par le vent. Surtout, et c’est là que nous restons clairement frustrés, Molène est un archipel. Nous n’avons rien vu de Bannec et Balanec, de Trielen et de Quéménès, contemplé de loin l’île du Béniguet qui fait face au Conquet.
UN ADORABLE CHAMP DE CAILLOUX
Cet adorable champ de cailloux, ses grèves, ses bancs de sable et ses passes sont un terrain de jeu extraordinaire pour l’équipage d’un petit bateau capable de se glisser partout. Nos First sont parfaitement armés pour cette aventure-là, on pourrait aussi y aller en trimaran repliable ou sur un dériveur intégral plus confortable, selon les envies et les opportunités. L’important est d’y aller et de prendre le temps. Car si les dimensions de l’archipel sont pour ainsi dire ridicules
– huit petits milles de l’île de Bannec à celle de Béniguet –, le marnage et la puissance des courants sont de vraies contraintes. Dans d’autres bassins de croisière, on peut se faire du courant un ami. Ici, en particulier en viveseaux, il est souvent plus raisonnable de naviguer autour de l’étale. Nous avons pu nous en rendre compte dans la passe occidentale de Molène : même si nous l’avions empruntée dans le sens du courant, nous aurions passé un sale quart d’heure. Le passage aurait été plus rapide mais aussi autrement brutal avec les vagues de face… Si les distances sont courtes, le temps est donc compté.
Ce qui allonge d’autant les parenthèses contemplatives à l’escale, et c’est tant mieux : ces îles basses, à l’image du plateau de Chausey, changent à chaque instant. S’inscrire dans le paysage, se laisser absorber et observer à loisir les oiseaux, les phoques. Avec une météo favorable, c’est-à-dire anticyclonique, on peut passer quatre ou cinq jours dans l’archipel en changeant de cailloux tous les jours. Et on le fera, c’est promis ! Sans forcément attendre le prochain 21 juin.