La mer et au-delà

YANN QUEFFELEC, CALMANN LEVY, 243 P., 18,50 €

Au début, il y a une éditrice qui vous appelle pour vous proposer de chroniquer le livre qu’a écrit Yann Queffélec sur Florence Arthaud. Et puis le livre arrive. Un énorme Yann Queffélec occupe le milieu de la couverture, le titre est écrit en haut en beaucoup plus petit : « La mer et au-delà ». Inversion des facteurs… et Florence Arthaud dans tout cela ? Elle est présente sur la jaquette, une belle photo de Jean Guichard en noir et blanc. Pourvu qu’elle ne s’égare pas, cette jaquette, sans quoi le livre aura perdu à la fois son héroïne et son projet, aussi ambigu soit-il. Enfin, le livre est ouvert, il est lu. On comprend un peu mieux que c’est surtout un livre sur Yann Queffélec, sur sa manière de voir les marins d’une certaine époque, dont Florence Arthaud. J’exagère, elle reste le personnage principal de ce récit où le narrateur est successivement le destin, le bateau de Jean-Claude Parisis, et parfois même l’auteur. Drôle de récit en vérité, au style foutraque typiquement Queffélec, qui m’a agacé mais que j’ai lu d’une traite, comme un cul-sec. Ça brûle, ça secoue un peu, mais comment honorer autrement la mémoire de Florence Arthaud ? A travers elle, Queffélec se fait le Kerouac borderline d’une génération de marins de course au large qui vivaient comme des rock stars ou des chiens de mer, selon leur réussite. A lire ou pas, la seule chose interdite est d’en parler sans l’avoir lu !