LE TROPHEE JULES VERNE ET SES HEROS
A l’origine du Trophée Jules Verne, il y a trois marins autour d’une table de bistrot. Le tour du monde à la voile en 80 jours… Chiche ? Florence Arthaud, Titouan Lamazou et Bruno Peyron font le pari de ce record planétaire au nom emblématique. Et c’est le troisième, Bruno Peyron, qui établit le premier temps de référence sur Commodore Explorer (ex-Jet Services V, dit le « Tornado géant ») en 79 jours, juste sous la barre mythique des 80 jours ! Non content d’avoir signé ce premier exploit, il y reviendra à deux reprises, sur Orange en 2002 (64 jours) et sur Orange II en 2005 (50 jours). Entre-temps, le record lui aura été ravi par Peter Blake sur Enza en 1994, puis à deux reprises par Olivier de Kersauson, avec Sport-Elec en 1997 et Géronimo en 2004. Puis ce sera Franck Cammas, déjà lui, sur Groupama 3. Le jeune Aixois fait à cette occasion son premier tour du monde et passe sous la barre des 50 jours. On est en 2010. Deux ans plus tard, Loïck Peyron et son équipage font mieux et établissent un nouveau temps à 45 jours. Comme à chaque fois, le record semble imbattable, d’autant que Banque Populaire V (futur Spindrift 2) et ses 40 m de long impressionnent. Pourtant en 2017,
IDEC SPORT s’élance avec un équipage léger de seulement cinq marins autour de Francis Joyon. Un commando de choc qui ne bat pas le record mais l’atomise et tombe à 40 jours, divisant par deux les 80 jours de ce bon vieux Jules ! Pour le battre, on souhaite bien du courage aux équipages d’Edmond de Rothschild et de Sodebo Ultim 3… Aujourd’hui, la course au gigantisme et les équipages pléthoriques (jusqu’à quatorze équipiers sur Banque Populaire V) ont cédé la place aux bateaux volants menés par six ou sept marins. Des foilers clairement plus rapides que les anciens multicoques géants, surtout au près, mais qui devront aussi bénéficier d’une météo favorable – notamment en Atlantique – et soigner les phases de transition. A eux d’écrire l’histoire !