1 600 ESSAIS PAR TOUS LES TEMPS
LE DECOMPTE n’est pas si facile à faire : 1 596 selon la police, un peu plus de 1 600 selon les manifestants, mais qu’importe : seule compte la passion dévorante qui a incité les différentes générations de journalistes passés par Voile Magazine à se ruer sur tout ce qui flotte, en toute saison et par presque tous les temps ! Sur ces 1 600 bateaux, 153 sont passés par l’épreuve du « 100 milles à bord », l’essai grand format qui reste à ce jour notre marque de fabrique exclusive.
La recette ? Au-delà de la distance parcourue qui est dans l’intitulé, elle consiste à vivre à bord pendant trois jours, à cuisiner, à dormir, se laver, avoir chaud, être mouillé, avoir des problèmes d’échouage, de marée, d’équipage, des avaries, des bobos… Bref, à faire du bateau, quoi ! A Voile Mag, on n’a pas trouvé mieux pour éprouver grandeur nature l’ergonomie et le comportement d’un bateau. Pourquoi trois jours ? Parce qu’on ne peut pas toujours y consacrer beaucoup plus de temps, et parce que c’est le temps qu’il faut pour laisser passer un front et faire de belles photos sous le soleil revenu. A noter également : 126 des bateaux essayés l’ont été dans le cadre d’un comparatif, une formule qu’on adore mais qui est devenue, au fil des ans, de plus en plus difficile à mettre en place avec les constructeurs. Certains apprécient peu l’exercice, d’autres ont moins de bateaux d’essai disponibles… Bref, à nous d’être persuasifs et opportunistes !
A DE RARES EXCEPTIONS près, nos essais et autres comparatifs sont présentés comme des navigations pépères, ou en tout cas maîtrisées. Mais quand on navigue, on ne maîtrise jamais tout ! Et surtout pas la météo, avec laquelle il faut composer pour mener à bien les essais, et surtout les présenter à travers des photos qui se veulent engageantes et raisonnablement lumineuses. Pas facile, d’autant que le planning de ces essais n’est pas aussi souple qu’on le souhaiterait souvent. Dates de bouclage, contraintes du chantier qui ne dispose pas forcément du bateau à sa guise... Et horaires des marées, surtout quand on désire mettre au sec un bateau échouable sur un coin d’estran photogénique. Même sur un essai de trois jours, réussir à caser toutes ces « manips » et autant de photos réalisées dans de bonnes conditions est souvent une sacrée gageure. Ajoutez à cela les aléas humains, les grèves de train et les avaries, pas si rares sur ces bateaux tout neufs...