La plaisance au bas ris
Après une saison estivale très active, les mauvaises nouvelles se sont succédé… Comme d’autres secteurs de l’économie, la filière nautique fait le dos rond et innove pour essayer de garder le contact avec sa clientèle.
DANS CE GROS NUMERO
de fin d’année qui est traditionnellement le « spécial Salon », on essaie de décoder les tendances et les grandes innovations du moment, design, matériaux et les lancements qui ont marqué la rentrée. En cette année 2020 décidément particulière, voire franchement pourrie, disons-le, pas de salons, des nouveautés rares ou en retard… Pas vraiment des tendances, plutôt une résilience générale : à l’échelle de la filière, on parle quand même d’une chute du chiffre d’affaires de 30 %. Et si innovation il y a, elle se situe moins dans la conception des bateaux que dans la façon de les présenter au public. Comment communiquer, comment vendre des bateaux quand les salons s’arrêtent ? La crise sanitaire a au moins ce mérite de redistribuer les cartes et de forcer la créativité des professionnels. Du côté des petits chantiers, on profite du temps libéré pour soigner les sites Web, parfois avec succès. Pierre-Yves de La Rivière se félicite d’avoir lancé l’an dernier un site dédié à la vente de kits prédécoupés à construire à la maison : il fait un carton ! Chez les gros, on investit dans les marinas numériques à l’image de Dufour qui s’offre ainsi une belle présentation de sa gamme, incluant des visites virtuelles. Au final, la question qui se profile – et que certains soulèvent sans vergogne – est celle de la nécessité des salons. Si on apprend à se passer d’elles, reviendra-t-on un jour à ces grandes foires nautiques où se concluent, selon la FIN, 70 % des ventes ? Souhaitons-le…
PEUT-ON VIVRE SANS SALONS ?
Car si les chantiers peuvent tenir une saison ou deux sur l’inertie des salons passés, sur le long terme, ces rendez-vous sont aussi de formidables caisses de résonance et des opportunités pour le grand public de venir voir ce qui se fait sur l’eau. Idem pour le dynamisme interne au secteur, le fameux « B-to-B », en particulier dans l’équipement où le salon du METS fait cruellement défaut aux fabricants comme aux importateurs. Tous ces rendez-vous nautiques sont autant d’opportunités de rencontres, des catalyseurs d’idées. C’est là que naissent les projets et parfois les vocations. Donc oui, après cette année blanche – on n’ose pas trop espérer le maintien du Boot de Düsseldorf –, il faudra revenir aux salons. Peut-être les réinventer aussi, proposer d’autres concepts comme le fait la FIN (voir encadré), d’autres périodicités, mais ce serait trop triste de ne plus rassembler, à flot ou sur moquette, la fine fleur du nautisme hexagonal ! En attendant, pour faire sans, les idées ne manquent pas. Il y a ceux qui y vont de leurs portes ouvertes ou de leur « salon privé »,
seul ou à plusieurs professionnels locaux. Ceux qui jouent avec nous la carte de la « Master Class », qui permet à quelques plaisanciers triés sur le volet de participer à une navigation pédagogique avec un skipper de renom. La première, proposée par le chantier Marsaudon avec Charles Caudrelier en invité spécial, a pu avoir lieu juste avant le reconfinement. Une nav’ musclée à découvrir dans notre prochain numéro… Mais la seconde, organisée avec le chantier RM et François Gabart, risque de prendre du retard.
C’est l’inconvénient de la formule, elle nécessite quand même de pouvoir accueillir un peu de public…
Du côté des nouveautés, saluons quand même la présentation à La Rochelle du nouveau Bavaria C42, du Boréal 47.2, du Dufour 530, du Dehler 30 OD et de quelques autres. Il faudra attendre encore un peu pour pouvoir essayer le Mojito 6.50, le Pogo 44 ou encore l’étonnant Sailscow 37 toujours en construction du côté d’Agen ! D’ici là, on peut rêver en photos ou en images numériques.
Ou encore feuilleter le grand tour d’horizon nautique qu’on vous propose dans ces pages aussi éclectiques que possible. Tous les bateaux du monde ? Façon de parler, on peut toujours trouver des absents, mais nous avons rajouté cette année une dizaine de chantiers américains, sud-africains et asiatiques.
Des chantiers que vous pouvez retrouver en pages suivantes, classés par famille.
Et si c’est un voilier particulier que vous cherchez, l’index des bateaux classés par tailles se trouve en fin de dossier.