Voile Magazine

Bénéteau

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PARLER DE CRISE EN 2020

relève un peu du pléonasme, on vous l’accorde. Mais paradoxale­ment, les grandes marques ne sont pas forcément les mieux armées pour faire face à un tel marasme économique. Parce qu’elles tombent de plus haut, qu’elles embarquent plus de charges, et parce que leur offre est généralist­e. Dans le cas de Bénéteau, qui affiche effectivem­ent sa volonté de réduire ses effectifs, le problème, c’est que la crise interne était déjà là avant. Dès 2019, des résultats financiers décevants du groupe avaient entraîné une chute sévère du titre en bourse, et le départ d’Hervé Gastinel dont le plan stratégiqu­e tardait à porter ses fruits. Avec Jérôme de Metz, qui l’a remplacé, c’est le retour de la rigueur financière et de la prudence dans la gestion des marques. Et les conséquenc­es, pour la marque Bénéteau justement, ne se sont pas fait attendre. Certes les deux nouveautés, Océanis 40.1 et 54, sont bien là. Mais la relance des First marque le pas, et le projet de First 35 ou 36 dont il était question à Cannes 2019 ne semble plus d’actualité.

Et la stratégie de développem­ent elle-même est en pleine évolution, avec par exemple la recherche de nouvelles synergies techniques avec Jeanneau. L’Océanis 40.1, dont la carène est proche de celle du Sun Odyssey 410, illustre bien ce cousinage inédit entre marques. Et après tout, si c’était une transition nécessaire ? C’est possible, mais attention à ne pas dissoudre la personnali­té des différente­s marques. Concernant l’avenir des gammes Bénéteau, l’abandon programmé de CNB laisse supposer leur développem­ent vers le haut. On peut imaginer demain des Océanis Yachts de plus de 60 pieds. Mais là aussi, attention à ne pas négliger les petits bateaux susceptibl­es de faire entrer de nouveaux propriétai­res dans la danse… On note à ce sujet que depuis le rachat de Seascape en 2018, aucun nouveau First n’a pointé le bout de son étrave.

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