C’est le Voilier de l’année !
HONNETEMENT,
en quittant le Bavaria C42 à l’issue du « 100 milles à bord » réalisé fin août en Bretagne Sud, on se disait qu’il avait clairement un coup à jouer au Voilier de l’année. Mais la concurrence semblait néanmoins assez rude : on attendait alors le Pogo 44, le Mojito 6.50… et surtout un concurrent direct qu’on savait redoutable, l’Océanis 40.1. Or le fringant Bénéteau, bloqué aux Sables d’Olonne par le mauvais temps, est arrivé trop tard pour nos essais. Mais n’allons pas en conclure que le C42 l’emporte par défaut ! Non seulement il coche toutes les cases du Voilier de l’année, mais en plus il séduit… Mieux, il surprend.
C’est peu dire qu’il a effectivement surpris le jury, bluffé à l’unanimité par ce Bavaria au design contemporain, agressif – mais pas trop –, par un potentiel de séduction auquel les anciens Bavaria ne nous avaient pas forcément habitués. La collaboration du chantier allemand avec le cabinet italien Cossutti est à cet égard une belle réussite, déjà évoquée au sujet du C45. Mais une belle gueule n’aurait pas suffi. C’est sur l’eau que le C42 a réellement marqué des points par ses performances – étonnantes – et son comportement très marin. C’est dans la brise qu’il a convaincu par son ergonomie et son plan de pont. Rien de révolutionnaire sans doute, mais un accastillage bien préparé. Un exemple ? Ce circuit d’écoute de grandvoile scindé en deux manoeuvres indépendantes, une pour border ou choquer, l’autre pour tendre ou ouvrir la chute... De façon générale, la qualité de la préparation, de l’électronique et des voiles a forcément joué un rôle dans la prestation délivrée par le C42 lors de nos essais. Mais le jury ne s’est pas focalisé sur les performances. La qualité de vie à bord n’est pas passée inaperçue, à l’image de la cuisine aux plans de travail XXL, du cabinet de toilette parfaitement équipé pour recevoir les cirés humides, du carré ultra-convivial. Seul bémol : la table à cartes, réduite à peu de chose. Mais les cabines sont irréprochables, les rangements bien répartis et le niveau de finition remarquable partout, y compris là où ça ne se voit pas. Avec un jeu aussi complet, le titre ne pouvait pas lui échapper !
Chaud devant ! Le C42 a fait parler sa puissance dans la brise rochelaise.