Le journal du littoral
Sur tous les littoraux, des initiatives se développent pour protéger les fonds marins des mouillages. Dans le parc national de Port-Cros, 68 bouées d’amarrage respectueuses de l’environnement ont été installées sur une zone de 1,7 km2. Sans chaîne raguant les fonds et ancrées par des vis hélicoïdales qui n’affectent pas le système racinaire de la posidonie, elles sont installées de mi-avril à mi-octobre.
« En haute saison, on peut en compter jusqu’à 200 dans la rade, souligne Stéphane Penverne, chargé de mission au parc national. Aujourd’hui, le mouillage est organisé, le nombre de places est limité, mais toujours gratuit en journée. » Il faut en revanche payer pour y passer la nuit, et les tarifs favorisent la rotation. Au-delà de deux nuitées, le tarif double pour chaque nuit supplémentaire (dans la limite de cinq). Globalement, les retours sont positifs. En Bretagne, on regarde aussi de près le développement des mouillages de moindre impact pour protéger non pas la posidonie mais les zostères. Ces herbiers sont considérés comme des milieux très favorables à la biodiversité. « Ils sont situés dans des zones sableuses abritées, souvent propices au mouillage également », souligne Marie Le Baron, chargée de mission à l’OICE français de la biodiversité. Une expérimentation de mouillages « de moindre impact » (INO-Rope) a démarré il y a trois ans au large des îles de Glénan avec huit bouées. Les chaînes y sont remplacées par un cordage, suspendu à marée basse par un flotteur immergé. « Nous avons observé en trois ans un impact positif sur l’herbier : sa densité a augmenté », indique Marie Le Baron. Ce type de mouillage doit être étendu sur toute la zone des Glénan d’ici trois ans. Concarneau veut également installer 80 mouillages de ce type dans l’anse de Kersaux à partir de 2021.