Voix du Jura

Dole au temps de sa splendeur

Avec la Musique au temps de Philippe V d’Espagne, Jordi Savall a enchanté la collégiale.

- DE NOTRE CORRESPOND­ANT STEEVE CRÉTAUX

Comme la collégiale qui lui a servi d’écrin, c’est une musique monumental­e qui a emporté les 700 spectateur­s qui ont eu la chance d’assister au concert donné jeudi 30 juin à Dole par le Concert des Nations et La Capella Reial de Catalunya sous la direction de l’artiste catalan Jordi Savall. Dès les premières notes et quand les voix des choristes ont retenti, des frissons ont parcouru l’assistance et c’est tout le bâtiment qui a vibré aux sons des temps anciens. Tout en justesse et en maîtrise, les musiciens et les chanteurs ont su toucher spectateur­s. le coeur des Le chef d’orchestre Jordi Savall n’a pas dirigé ses exécutants à la baguette, mais il l’a fait d’une main de maître, avec élan et douceur. Ainsi baigné de sons et de lumière, le formidable vaisseau de pierre s’est vu transporté d’un seul coup au temps de Philippe V d’Espagne, embarquant avec lui les 700 mélomanes et les musiciens qu’il contenait. La sobriété de la mise en lumière et les rayons de soleil perçant à travers les vitraux de l’église venaient parfaire ce tableau qui fut un véritable moment de grâce. Ce voyage dans le temps laissera des traces chez ceux qui ont eu la chance d’y participer.

A Dole avant Versailles

A l’issue du concert, les spectateur­s ont témoigné de leur

satisfacti­on par une longue ovation. « C’est une musique qui dit quelque-chose de la grandeur de l’humanité ; cette symbolique est renforcée par le fait que les deux pièces ont été jouées par l’Orchestre des Nations », témoignait l’un d’entre eux.

Ce sont deux oeuvres majeures du répertoire qui ont été données à l’occasion de ce concert exceptionn­el. La messe à deux choeurs d’Henri Desmarest et la Missa scala aretina de Francesc Valls. On peut dire que la première, cuivrée et percutante, fut composée pour le roi, tandis que la seconde, l’a été pour Dieu. Jordi Savall a souhaité présenter côte à côte ces deux oeuvres écrites par deux compositeu­rs d’une même génération et liés par l’histoire des couronnes française et espagnole, ce qui résonne particuliè­rement avec l’histoire de Dole. Le concert était donné vendredi et samedi à la Chapelle Royale de Versailles. Les Dolois en auront eu la primeur et ils s’en souviendro­nt longtemps.

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Le chef catalan a dirigé l’orchestre et le choeur avec élan et douceur.

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