Une franchise à toute épreuve

Matt Damon le clamait haut et fort. Il ne renfilerait le costume de Jason Bourne qu’à l’extrême condition que Paul Greengrass soit derrière la caméra. Que refuser à une star pareille ? Voici donc, sous la direction du réalisateur britannique, un quatrième opus des aventures trépidantes du célèbre agent secret inventé par Robert Ludlum. Il n’est rien de dire combien notre bonheur est complet. En effet, nous retrouvons ici un Matt Damon au mieux dans un rôle qui lui colle vraiment à la peau, tout en interrogation et en action. Certainement l’un des plus grands acteurs américains de notre temps. A ses côtés, des valeurs sûres : Tommy Lee Jones (que l’on ne présente plus), Alicia Vikander (la compagne à la ville de Michael Fassbender, une Suédoise de 27 ans dont on reparlera à coup sûr) et même un frenchie, Vincent Cassel (que l’on ne présente pas non plus), toujours aussi épatant dans un emploi qui ne lui laisse que peu de chance de survie… Tout ce beau monde pour nous ressusciter à l’écran cet assassin d’Etat ayant perdu sa mémoire depuis 2002 et dont La mémoire dans la peau sous la direction de Doug Liman nous avait présenté un premier portrait. Cette fois, Jason part sur les traces de son père, mystérieusement mort dans un accident qui n’avait d’accident que le nom. Alors qu’il tente de se faire oublier de la CIA, voici que ses recherches le remettent dans les filets « internet » de l’Agence. La traque peut commencer. Et le tour du monde aussi, avec une escale pour commencer à Athènes (tournée à Tenerife) lors des manifestations contre l’austérité absolument bluffante. Après Londres, Berlin, un petit tour à Las Vegas pour une conférence organisée par un Steve Jobs indien nous donne la clé du sujet. Nous sommes bien au coeur du combat de l’information et de la meilleure façon de se la procurer plus ou moins légalement : internet. Big Brother est ici le deus ex machina dont la maîtrise assure la toute-puissance en toute impunité. L’affaire Snowden transpire en filigrane, du coup, le film peut provoquer quelques frissons… Cet opus relance indiscutablement et efficacement la franchise « Bourne ». Qui s’en plaindrait ? 