LE COMMENTAIRE

Etre sauvé, chercher à sauver son âme, chercher son propre salut, chercher à le mériter, c’est ce que font les personnes qui abordent Jésus dans cette page d’évangile. Pourtant Jésus va de ville en village en enseignant, mais ils ne comprennent pas son enseignement. Alors Jésus parle d’effort, de porte étroite, de personnes rejetées. Ses paroles sont très dures : je ne vous connais pas ! je ne sais pas d’où vous êtes ! Beaucoup cherchent à se justifier en attestant d’une présence auprès de Jésus : nous avons mangé et bu en ta présence, et même d’une écoute de ses enseignements : tu as enseigné sur nos places. Mais il ne suffit pas d’être près de Jésus pour mériter le salut, d’être à côté de lui, de se montrer, de marcher à ses côtés. Encore faut-il ne pas être simples spectateurs ou témoins passifs, il faut agir. Mais que faire ? Jésus n’a qu’un mot : ne pas commettre l’injustice. Il ne suffit pas de s’approcher de Jésus, encore faut-il vivre en pratiquant la justice. Et cela, bien des gens qui n’ont pas été de bons croyants l’ont fait et seront accueillis dans le royaume de Dieu, sans avoir rien mérité. Jésus va d’ailleurs s’expliquer un peu plus en parlant des derniers et des premiers : personne ne peut se targuer de mériter le ciel, ce ne sont pas les mérites qui comptent. Et ceux qui ont vu Jésus et qui se sont montrés auprès de lui, au premier rang, ont peut-être empêché d’autres, des plus petits, de s’approcher, faisant écran aux derniers, derniers sur le plan social, ou derniers arrivés. Comme si les places étaient comptées... De l’orient et de l’occident, du nord et du midi, tous nous sommes invités au festin dans le royaume de Dieu. Mais nous chrétiens, gardons-nous de revendiquer une place pour nous seuls : laissons les petits, les derniers, s’approcher de Jésus, en commençant dans nos églises.