SOS climat
Ça ne tourne pas rond sur la planète. Alerte sécheresse en France et record de températures enregistrées dans le monde : le réchauffement climatique est à nouveau pointé du doigt, huit mois après les engagements de la COP21.
Plus de trente départements français, situés sur une diagonale allant de l’ouest au sud du pays, se trouvent sous le coup de mesures de restrictions d’eau. Dans sept départements, en simple alerte, l’utilisation de l’eau à des ins agricoles est réduite, l’arrosage des espaces verts réglementé, tout comme le lavage des voitures. Dans neuf départements, soumis à une alerte renforcée, certains de ces prélèvements sont totalement interdits. Dans quinze départements, déclarés en crise, il n’est plus possible d’utiliser l’eau –même pour l’agriculturesauf pour les usages dits prioritaires (eau potable, hygiène, sécurité civile). Ces mesures s’appliquent quand l’insufisance des pluies s’allie à la baisse des rivières.
Elles interviennent alors que des records de chaleur ont été enregistrés partout dans le monde : juillet 2016 a été le mois le plus chaud de notre histoire, depuis 1880, année des premiers relevés de températures, selon la NOAA, l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique. Elle a établi à 16,67°C la température moyenne à la surface des terres et des océans. En outre, c’est la quinzième fois consécutive que le record mensuel de température est dépassé. Il s’agit de la plus longue série de ce type observée en 137 ans, note la NOAA. Tous les continents souffrent de ces hausses de températures, parmi les zones les plus touchées l’Asie, la Nouvelle-Zélande et les pays du Golfe.
Sécheresse, incendies, inondations et désolation causés par El Niño
Si les Etats-Unis n’enregistrent pas de hausse spectaculaire de températures, ils connaissent des dérèglements hors du commun. Après cinq années de sécheresse, des incendies gigantesques ravagent la Californie sur au moins huit fronts différents. Depuis le 16 août, 10 000 pompiers luttent contre des tornades de feu à l’est de Los Angeles, où l’état d’urgence a été déclaré. Plus de 32 000 maisons sont menacées par les lammes et 80 000 habitants sous le coup d’une mesure d’évacuation. En Louisiane, onze ans après l’ouragan Katrina, d’importantes inondations ont causé la mort d’une dizaine de personnes et plus de 40 000 maisons se retrouvent envahies par les eaux. On ne peut pas formellement imputer au réchauffement climatique ces événements fréquents et violents, mais ils ressemblent de façon inquiétante aux pires hypothèses envisagées par certains scientiiques.
Ceux de la NOAA relèvent que les températures restent élevées, alors que les effets d’El Niño, ce courant chaud du Paciique qui perturbe le climat, ne se font pas ressentir actuellement. Ses manifestations constituent un désastre pour des pays déjà parmi les plus pauvres. Selon l’ONU, il place plus de 60 millions de personnes, dont 40 millions dans l’est et le sud de l’Afrique, dans une situation d’insécurité alimentaire, en raison de la sécheresse ou des inondations. La FAO, Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, alerte sur un pic de sécheresse dû à El Niño, prévu entre janvier et mars 2017. Le manque d’eau menacerait des dizaines de millions de personnes, provoquant déplacements massifs de population et conlits. L’organisation évalue à 2,4 milliards de dollars les fonds nécessaires pour faire face au phénomène, en Afrique Australe.
Concernant le réchauffement climatique, les gouvernements présents à Paris pour la COP21, en décembre dernier, se sont engagés à maintenir la hausse de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C, voire à la limiter à 1,5°C, si possible. Des engagements au coeur des débats de la COP22, qui se déroulera du 7 au 18 novembre prochain à Marrakech, alors que 2016 devrait s’avérer l’année la plus chaude jamais connue.
* Propluvia, site du ministère de l’Environnement